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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Le but du Canadien…


14 mars 2011
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Centre Bell. Je suis installé dans les gradins. Le Canadien mène 3-0. Le match est bon, la vie est belle. Jusqu'à ce que Chara...

Difficile de décrire le nœud qui se forme dans l'estomac quand on voit un joueur inerte, qu'on constate que 21 000 spectateurs viennent de se taire. Difficile. Point. Puis, c'est la colère. Celle qui monte et qu'on ne peut pas vraiment contenir. Qui nous fait dire des choses dures. Il faut que tout ça soit canalisé d'une façon ou d'une autre. Puis, les médias. Et les médias sociaux. Et les commentaires. Et les opinions. De l'amateur et du professionnel.

J'ai attendu volontairement quelques jours avant de faire cette chronique. Le temps de ne plus être qu'émotif. Dans ma tête, les images de la scène sont claires: Chara décide de ne pas jouer la rondelle. Il joue l'homme. Et comme l'homme n'a plus la rondelle, il sait donc très bien qu'il sera en obstruction. Ce qu'il veut, en fait, c'est servir une puissante correction à ce Pacioretty qu'il déteste tant. Il s'écrase de tout son poids et, de sa main, aide la tête du numéro 67 à bien frapper le bord de la baie vitrée. Pacioretty tombe, inconscient.

Voulait-il le blesser? Probablement pas. Pas tant que ça, en tous les cas. Mais quand le géant dit qu'il ne savait pas qu'il se trouvait à cet endroit dangereux, il ment. Quand il dit qu'il ne savait pas qui était le joueur, il ment encore. S'il disait vrai, il faudrait lui enlever ses clés de voiture, il est dangereux pour tout le monde! Chara ment pour défendre sa peau, même si celle-ci a été bénie par la haute direction de la ligue.

Chara a joué le rôle que son entraîneur préconise depuis l'élimination de son équipe face aux Flyers l'an dernier : il veut intimider à tout prix. Et pas juste le Canadien! Il demande à ses joueurs d'envoyer des messages. Regardez-le bien. Il ne semble plus avoir de plaisir. Que de la rage et de la frustration. Ça, c'est mal.

Le lendemain de l'événement (j'allais dire l'attentat...), quand le commissaire Gary Bettman a confirmé qu'il n'avait aucun respect pour son sport, ses joueurs et ses commanditaires, j'ai craqué. L'homme venait de pousser la bêtise jusqu'à déclarer que le hockey était un sport rapide (c'est nouveau, ça!) et que le nombre impressionnant de commotions cérébrales n'étaient que des faits divers accidentels. Un niais imbu de lui-même. Une nuisance pour un sport pourtant fascinant.

Sur toutes les tribunes, les amateurs et les professionnels se sont exprimés. La plupart du temps, la seule différence entre l'amateur et le professionnel, c'est que le deuxième est payé. Pour l'intelligence du propos, pas beaucoup de différence.  Ils ont tous émis leur point. Et des points, on en a entendu cette semaine! Il y a tellement trop de temps d'antenne disponible pour le hockey qu'on se retrouve avec une orgie de commentaires, de conneries et d'insultes parce qu'il faut bien meubler tout ce temps!

Après quelques jours, je me dis qu'en bout de piste, ce qui m'intéresse, ce ne sont pas les points. Ce sont les buts.

J'ai trouvé une source d'équilibre et une possible réconciliation avec la situation à la lecture de la lettre de Goeff Molson. Il n'a pas exprimé son point. Il a exprimé son but : forcer Bettman à revoir ses positions. Trouver des solutions à cette violence inutile. Faire le pari que les amateurs de hockey sauront s'extasier devant des jeux habiles plutôt que dans des tentatives de destruction. Bref, redonner son lustre à un sport magnifique que les dirigeants, Bettman en tête, ont tout fait pour ternir.

La lettre de Molson est grave dans le ton et dans ce qu'elle annonce. Mais elle devient surtout  la locomotive d'une force tranquille qui n'arrêtera, j'espère, qu'une fois en gare. Bettman a, cette fois, de quoi s'inquiéter. Molson n'est pas homme de spectacle. Il est calme et ne lâche pas prise facilement.

Je l'ai dit il y a quelques semaines : aucun autre sport ne module ses règlements à l'allure d'un match, sauf le hockey. J'ai hâte qu'un accrochage soit traité de la même façon en début de match qu'en fin de match.

Les partisans savent reconnaître un accident quand ils en voient un : quelqu'un se souvient du joueur qui a blessé Markov au genou? Non. Parce que c'était un accident. Les partisans sont émotifs, mais le pourcentage de cons parmi eux n'est pas plus important que celui qui prévaut chez les analystes. Quand Cammalleri a été suspendu pour coup de bâton, les partisans lui en voulaient à lui, pour son geste, pas à la ligue pour la suspension.

Le geste de Chara n'était pas un accident. Les conséquences ont été plus graves que ce qui était prévu.

J'applaudis au but que s'est donné Molson. Je crois qu'il prend le bon chemin. Et j'ai hâte d'entendre : « Le but du Canadien, son premier dans la Ligue nationale, marqué par Goeff Molson! »

Clin d'œil de la semaine :

Commissaire Bettman. Comme y sert à rien, autant s'en débarrasser. Et ne rêvez pas de le mettre en échec comme Chara l'a fait. Un coup à la tête, dans son cas, n'aurait visiblement pas de grandes conséquences...


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