On entend beaucoup parler ces temps-ci d'Uber.
Mais qu'est-ce qu'Uber? En bref, c'est une entreprise californienne qui a le
vent dans les voiles et qui œuvre dans le domaine du transport urbain (à la
manière d'un taxi), bien qu'ils se décrivent comme une entreprise technologique
pour éviter les ennuis judiciaires.
Uber fait partie de ce qu'on appelle des
véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC).
Mais pourquoi parle-t-on d'ennuis judiciaires
pour une entreprise qui offre de simples services de transport urbain? C'est
parce qu'Uber s'attaque à un marché qui est en totale stagnation depuis plus de
50 ans : celui des taxis.
Le principe d'Uber est très simple : le
client n'a qu'à réserver la voiture la plus près de lui via la géolocalisation
de l'application du même nom. Le chauffeur reçoit la notification sur son
téléphone intelligent (fourni par Uber) et bingo! il se dirige vers son client.
Uber se prend une commission de 15 % par courses. La particularité est que
les voitures sont généralement de luxe (berline ou VUS). Ce n'est pas côté prix
qu'Uber rivalise avec les taxis, puisqu'ils sont généralement plus élevés que
ceux des traditionnels cabs. Par contre, le client sait à l'avance le montant
de la course et il y a un certain standing à arriver en voiture de luxe
comparativement aux taxis traditionnels. L'échelle de prix est basée sur
l'offre et la demande. Par exemple, dans une période de grands froids ou à la
sortie des bars, les prix peuvent être doublés, voire même triplés! Point
positif, il n'y a pas de surprise sur le prix. La dernière grande particularité
d'Uber réside dans le fait que les chauffeurs, dûment certifiés par
l'entreprise, ne peuvent accepter de clients sur le fly, les passagers
ont l'obligation de réserver leurs chauffeurs par l'entremise de l'application.
Mais pourquoi alors Uber fait-il si mal au monde
des taxis?
C'est que les chauffeurs de taxi sont fortement
réglementés. Par exemple, un permis à Montréal se vend à environ 200 000 $
contre une centaine de dollars pour un permis de chauffeur Uber. C'est entre
autres sur ce point que les propriétaires de taxis sentent la concurrence
déloyale! Aussi, pour être chauffeur Uber dans la métropole, il faut être
accrédité chauffeur de taxi traditionnel : ça sent la trahison selon
certains. Comme sanction, un chauffeur qui se fait prendre à accepter
(discrètement) une course Uber risque de perdre son emploi.
Quels sont les avantages?
Les avantages sont certains pour les chauffeurs.
Au lieu de payer un montant par mois pour faire partie d'une bannière, les
chauffeurs n'ont qu'à payer 15 % la course à Uber. Pour l'usager, l'attente est
bien moins grande puisqu'il reçoit une notification lorsque son véhicule est
arrivé. Finalement, le paiement se fait directement depuis la carte de crédit
liée au compte de l'application : ce qui accélère grandement le processus.
Qui est derrière Uber?
La force d'Uber est très certainement son
financement. Mais qui se cache derrière ce colossal financement de 361 M$. Nul
autre que Google! Sur ce montant, ils ont contribué à plus de 250 M$. C'est
dire qu'Uber a les reins solides!
Alors, est-ce qu'Uber représente une réelle
menace pour les taxis? Je ne crois pas non. Je crois plutôt que nous
assisterons à une modernisation du mode de fonctionnement plutôt archaïque de
ce moyen de transport. Il faut se rappeler qu'Uber offre un service plus
dispendieux qui s'adresse à une clientèle friande de voitures de tourisme de
luxe.
Le service de transport urbain d'Uber est
disponible à Montréal (surtout au centre-ville) depuis fin 2013. Reste à voir
si la demande s'étendra au reste du Québec.