Nathalie Lebel, propriétaire du centre de yoga Mouvance avec son conjoint, a appris vers l'âge de 12 ans qu'elle avait une scoliose importante. Même si les médecins lui suggéraient l'opération, elle a choisi de prendre l'avenue des méthodes alternatives : le yoga, la respiration et la danse.
Même si depuis sa tendre enfance Nathalie « jouait » au yoga avec ses amis imaginaires, elle n'aurait jamais pu penser devenir professeure de yoga et professeure de danse de baladi dans son centre de yoga à Sherbrooke. Solidement enracinée dans la décision de ne pas se faire opérer et supportée par ses grands-parents, elle accepta ce diagnostic et le prit comme un apprentissage qu'elle avait à faire au cours de sa vie.
L'acceptation de sa condition la propulsa vers des chemins insoupçonnés : la découverte de la danse baladi pour soulager les douleurs, le yoga pour renforcir ses muscles, la respiration pour prendre davantage conscience de son corps et finalement, l'ouverture du centre de yoga Mouvance en 1998.
La scoliose déclarée à l'âge de 12 ans
Toute jeune, comme si la vie la guidait déjà vers les outils indispensables à ses décisions futures, Nathalie séjournait régulièrement chez sa tante qui était professeure de yoga. Elle s'amusait avec sa cousine à effectuer différentes postures de yoga et feuilletait des livres sur le sujet. À l'âge de 12 ans, une de ses amies lui fit la remarque que quelque chose « clochait » dans son dos. Après quelques consultations chez les médecins, le diagnostic révéla une scoliose importante de 45 degrés.
Pour Nathalie, la décision était claire : elle n'envisageait pas l'opération, même si les médecins lui soulignaient que sa décision aurait des conséquences désastreuses sur sa vie future. « Tu vas revenir nous voir dans 20 ans et tu vas pleurer, car ta scoliose sera à 85 degrés », disaient les médecins qu'elle avait consultés. Heureusement, rien de tout cela n'arriva. Les méthodes alternatives qu'elle employa lui permirent de stabiliser son état.
Le yoga, la danse et la respiration comme médecine
Après avoir consulté plusieurs spécialistes pendant plusieurs années : physiothérapeutes, chiropraticiens, approche mézière, etc, Nathalie ouvre de nouveau des livres de yoga à l'âge de 15 ans et pratique des postures qui favorisent l'effacement des déviations de la colonne vertébrale. À ce moment-là, elle ne pratique pas encore le yoga de façon régulière. À l'âge de 19 ans, elle découvre comme par hasard une publicité dans le journal qui annonce des cours de danse baladi. Le baladi fut une grande révélation pour elle : après seulement quelques semaines de cours, les douleurs dorsales disparurent complètement.
De fil en aiguille, elle commença à donner des cours de baladi malgré elle (les gens de son entourage lui en faisaient la demande), encouragée par son professeur de baladi. Après quelques années, les cours de baladi devinrent son gagne-pain.
Elle prenait toujours des formations de yoga par-ci par-là, mais c'est après avoir visionné une cassette vidéo de « Power Yoga » qu'elle s'est vraiment mise à pratiquer le yoga régulièrement. « Le baladi m'enlevait les maux de dos et c'était extraordinaire, mais je ne me renforçais pas. Avec le power yoga, je développais une force que la danse ne m'avait pas apportée. Le yoga a développé les muscles de mon dos », mentionne Madame Lebel.
L'approche mézière
Au cours de sa démarche, Nathalie Lebel a pratiqué la méthode mézière pendant plus d'un an. Cette approche l'a suivi tout au cours de sa vie et lui a été d'une grande utilité dans l'enseignement, ainsi que dans sa vie personnelle. En effet, Nathalie utilise cette méthode avec ses élèves pour arriver à conscientiser davantage la respiration dans les différentes parties du corps.
« J'ai été profondément marquée par cette approche. Pendant une heure, je respirais avec la thérapeute dans différentes positions. J'ai appris cela au cours de mon adolescence. C'est un âge où le corps est très réceptif et où il apprend facilement. Je sais que ma capacité respiratoire vient de là », dit-elle. « Lorsque je donne des cours de yoga pour scoliose, j'intègre cette approche dans les postures. Il est important à la base de savoir comment respirer. »
Elise Browning Miller : une référence dans le yoga pour scoliose
Nathalie donne, entre autres, des cours de yoga pour les gens qui présentent une scoliose. Au cours de sa vie, elle a dû adopter par elle-même les postures de yoga propres à sa condition. Pour parfaire ses connaissances sur le sujet, elle a eu l'opportunité de suivre des cours avec l'Américaine Elise Browning Miller.
Tout comme Nathalie, Elise Browning Miller a découvert la scoliose de 49 degrés au cours de son adolescence. Elle a utilisé le yoga pour minimiser les effets de cette déviation de la colonne; le Iyengar yoga, qui est probablement le yoga qui donne le plus de résultats avec les scolioses. Physiothérapeute de formation, elle a étudié avec B.K.S Iyengar Yoga et Geeta Iyengar en Inde. Elle a publié de nombreux articles sur la scoliose et le yoga et a produit un DVD de yoga pour scoliose.
De son côté, Nathalie Lebel offre occasionnellement des portes ouvertes aux gens qui présentent une scoliose. À ce sujet, vous pouvez vous renseigner sur le site Internet du studio Mouvance.
Le mal de dos : le mal du siècle!
À cause d'une multitude de facteurs : le choix des chaussures, le fait d'être assis plusieurs heures en face d'un ordinateur, plusieurs personnes souffrent de maux de dos. « En fait, presque tout le monde a une scoliose, mais si elle est en bas de 10 degrés, on n'en tient pas compte parce qu'on peut mener une vie « normale ». On va aller chez le chiropraticien, on se fait dire : « tu as une scoliose » et on associe notre mal de dos à la scoliose, mais souvent, ce n'est pas ça à la base. C'est la mauvaise posture et c'est les muscles qui ne sont pas assez forts », affirme Madame Lebel.
Nathalie dit avoir rencontré des gens qui ont été très reconnaissants de l'opération qu'ils ont obtenu en lien avec les scolioses importantes. « Ça m'a fait prendre conscience qu'au fond, il arrive ce qu'il faut pour chacun. » souligne-t-elle. Pour sa part, elle a choisi une autre avenue. « Moi, c'était d'apprendre à gérer une scoliose et à vivre avec elle pour qu'elle puisse m'enseigner des choses...M'enseigner à bien respirer, m'enseigner à bien me positionner dans une posture de yoga. Tout ça m'a mené vers les milieux alternatifs et m'a conduit vers ma vie professionnelle. De là est né le Centre Mouvance... »
yogaforscoliosis.com
Le yogi vit pour aimer et pour servir le monde. C'est là l'essence de la vie : la paix intérieure et la paix extérieure, la paix dans l'individu, dans la famille, dans la société et dans le monde entier.
B.K.S Iyengar
