Une première semaine de campagne électorale coïncide avec cette chronique aujourd'hui. Celle-ci a été écrite dimanche soir dernier, car je savais que je tenais mon sujet.
Un sujet incontournable. La qualité des candidats en politique et la question nationale. Je suis ravi de constater comment nous pouvons être fiers nous les Québécois de la qualité de notre personnel politique. Dans tous les partis politiques en présence, nous pouvons compter sur des candidates et des candidats de très grande qualité. Il y a de quoi être étonné et surtout il y a de quoi se réjouir.
Le climat délétère...
Pourtant, nous aurions pu nous attendre à pire. Depuis plus d'un an, chaque jour nous pouvons entendre des horreurs sur certains membres de notre classe politique. Nous avons aussi vécu la pire crise sociale depuis la crise d'octobre en 1970 lors du printemps érable et aujourd'hui en 2014, notre scène politique se révèle assez attrayante pour attirer des femmes et des hommes de très grande qualité. C'est de très bon augure pour notre avenir et espérons que cela permettra à notre classe politique de rétablir les ponts avec la population et redonner confiance en nos institutions tout en faisant baisser le taux du cynisme ambiant.
Des femmes et des hommes de qualité
Nous retrouvons des gens de qualité dans tous les partis politiques. Personne ne peut remettre en cause l'intégrité et le dévouement de Mme Françoise David et de M. Amir Khadir de Québec solidaire. Des gens qui pourraient faire autre chose de leurs vies que de se soumettre à cette vie de parlementaire avec toutes les conséquences que cela a sur la vie privée et les familles.
M. François Legault et plusieurs membres de son équipe ont choisi de servir le Québec au détriment de leurs carrières. Le cas de François Legault est manifestement particulier, lui qui pourrait se la couler douce et vivre une vie remplie plutôt que de se soumettre à la torture quotidienne des questions des journalistes sur son avenir.
M. Couillard a fait un retour en politique et a réussi à convaincre des gens de très grande qualité pour venir l'appuyer dans sa volonté de remettre le Québec sur les sentiers de la prospérité notamment le trio économique avec messieurs Coiteux, Daoust et Leitao pour ne nommer que ceux-là.
Chez Mme Marois, comment ne pas parler de la venue de l'homme d'affaires Pierre Karl Péladeau? Un homme d'affaires à succès et qui a réussi mieux que quiconque l'adaptation de ses entreprises à l'économie numérique et qui a fait de la convergence un vecteur de rentabilité sans précédent. Qu'un homme aussi puissant, aussi riche décide de mettre l'épaule à la roue et vienne servir le public mérite notre plus grande considération. Je pourrais aussi parler de toutes les candidatures féminines annoncées la semaine dernière. Les Lorraine Pintal, Ghyslaine Desrosiers et Diane Lamarre. Que de femmes aux qualités professionnelles éprouvées! Réjouissant pour notre démocratie.
Les débats persistent, les enjeux sont multiples
Même si l'on peut se réjouir de l'arrivée de toutes ces personnalités, il ne faut quand même pas que nous élisions un conseil d'administration pour gérer nos affaires, mais un gouvernement pour orienter l'avenir de notre société. Les débats doivent avoir lieu. La revue L'actualité a publié dans son dernier numéro le premier indice de l'équité intergénérationnelle créé sous la direction du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec dans lequel on trace les défis à l'avenir du Québec selon 27 indicateurs concernant le marché du travail, les finances publiques, la qualité de vie, le partage du pouvoir et l'environnement. Il y a là matière à réflexion et à questionnement pour l'ensemble de notre classe politique. L'économie du Québec c'est des emplois et des entreprises, mais les enjeux électoraux devraient ratisser plus large. Santé, éducation, finances publiques, fonctionnement démocratique sont des thèmes importants et nous devrons en débattre durant la présente campagne électorale.
La question nationale
De tous les enjeux, l'un des plus importants est sans conteste la question de l'avenir du Québec au sein du Canada. La venue au Parti québécois de Pierre Karl Péladeau qui a décidé de faire de la politique pour donner au Québec un statut de pays rend aujourd'hui la question encore plus d'actualité. Madame Marois se doit d'avoir la même honnêteté et la même transparence qu'ont eues ses prédécesseurs René Lévesque et Jacques Parizeau et dire clairement aux Québécoises et aux Québécois s'il y aura un référendum sur l'avenir du Québec au terme de sa consultation ou si elle exclut d'emblée cette hypothèse.
La question est pourtant simple. Les Québécoises et les Québécois, selon un sondage CROP-Ici Radio-Canada, sont défavorables à 61 % contre 39 % à la souveraineté du Québec. Dans cette perspective, je comprends mal que l'on veuille nous replonger dans les débats sur l'avenir du Québec surtout que nous avons choisi à deux reprises, en 1980 et 1995, de maintenir notre lien avec le Canada.
C'est pourquoi la situation est d'une limpidité sans précédent pour notre choix du 7 avril prochain. Si vous êtes pour la souveraineté du Québec, vous votez pour le Parti québécois de Pauline Marois ou pour Québec solidaire de Françoise David. Si vous êtes pour le maintien du Québec dans le Canada vous votez pour Phillipe Couillard et le Parti libéral du Québec et si vous ne le savez pas et que vous voulez que votre futur gouvernement ne parle pas de cette question vous votez pour François Legault et la CAQ.
Chose certaine, pour les 61 % de Québécoises et de Québécois qui ne sont pas d'accord avec la souveraineté, rien ne sert de voter pour Pauline Marois et le PQ, ça serait leur donner une autre occasion de nous enfermer dans leur cage à homards...