On dirait qu'on ne s'y retrouve plus. Non?
Nos repères s'effacent au rythme du temps qui passe.
Plus rien n'est pareil. Vous allez me dire, bon, un autre trip de « dans le temps, c'était mieux! » Eh! Bien, non. Pas du tout. Je n'ai pas à me déplacer dans l'espace-temps pour être désolé. Je n'ai qu'à regarder autour de moi. Maintenant.
La tuerie de la fin de semaine dernière est une immense goutte dans un vase qui, depuis longtemps, déborde. Le président Obama répète que les armes à feu sont trop faciles à acquérir. L'aspirant Donald Trump dit qu'il a raison de bloquer l'accès aux musulmans aux États-Unis. Mais il plaidera la nécessité de permettre à chaque citoyen d'avoir une arme. Si on applique la logique qu'il a exprimée lors de l'attentat de Paris, il considère que si les quelque 100 citoyens touchés avaient été armés, c'est la mort qui aurait mordu la poussière.
Gageons que Trump va faire semblant de s'insurger plus qu'à l'habitude parce qu'on est en campagne électorale là-bas. Parce que bon, avouons-le, pour Trump, on n'a pas affaire à 100 victimes « normales ». Rappelons que ce sont presque tous des homosexuels. Pas des citoyens normaux au sens légitime du terme selon le dictionnaire Trump.
On dirait que tout s'effondre, peu importe de quel côté on regarde.
Rien n'est plus pareil, je disais.
Et vous savez quoi? C'est ça le problème.
La différence n'a pas sa place. À une époque où les droits individuels sont enchâssés dans des dizaines de constitutions à travers le monde, on devrait respecter les différences. Différences culturelles, différences dans les pensées, les couleurs, les genres. Mais non. La plupart des mouvements plaident pour une uniformité.
Chaque religion plaide la paix et l'amour, mais toujours à condition que tous soient de la même confession religieuse. Dans bien des cas, toute différence au modèle prescrit est intolérable. On dit accepter la différence, pour autant que tous soient pareils...
C'est toujours une question de pouvoir. Et l'exercice du pouvoir est difficile quand on essaie de vivre avec les différences des gens. Pour diriger un peuple, il est préférable que celui-ci soit coulé dans le même moule. Ça va bien mieux.
On meurt dans les prisons, encore aujourd'hui, sur notre boule bleue, pour une opinion divergente, une orientation sexuelle non prescrite, et pour bien d'autres raisons idéologiques encore.
C'est tellement déprimant.
Et nous sommes au sommet de l'évolution de l'Homme!
Tellement déprimant...
George Bush disait l'épouvantable « si tu n'es pas avec moi, tu es contre moi ». Je trouvais cela infâme.
Maintenant, c'est bien pire : « si tu ne fais pas comme moi, tu es contre moi. » Ignoble.
Une chose est claire. Le repli sur soi tue l'Homme. Et ses sociétés. Multipliez tant que voudrez les « moi », vous n'obtiendrez jamais un « nous ».
Clin d'œil de la semaine
« Ma religion prône la paix. Tu n'as qu'à y adhérer et faire ce qu'on te dit, et je te le dis, tu auras la paix... »