Cette semaine dans une même édition du journal, je lisais sur l'amiante et sur la menace de grève des cols bleus de Sherbrooke. Jusque-là, pas de lien.
D'abord, l'amiante. Pas plus que vous, probablement, je ne suis un spécialiste de ce matériau. Je ressens donc une ambivalence dans tout ce dossier. Pour moi, la délégation asiatique venue nous dire quoi faire et ne pas faire, orchestrée avec la sortie de Québec solidaire, tout ça faisait un peu scénario de Lance et compte : difficile d'en définir la crédibilité, mais hautement émotif. Donc, bon pour attirer l'attention.
Est-ce que l'utilisation de l'amiante peut être sécuritaire? Est-ce que le matériau doit être banni? Est-ce que ceux qui croient que l'amiante peut être exploité et utilisé de façon responsable sont tous les dangereux criminels décriés par les Khadir, Mulcair et la délégation asiatique? Honnêtement, j'en doute.
Pour moi, voyez-vous, l'amiante, c'est bien autre chose!
L'amiante, c'est le combat syndical de 1949. La course aux conditions de travail décentes. Les victoires successives qui ont fait en sorte que la qualité de vie des travailleurs a été nettement améliorée. Ce combat syndical historique a eu des répercussions sur tout le monde des relations de travail au cours des décennies suivantes.
Pour moi, l'amiante, c'est la noirceur, puis la lumière. Des travailleurs qui deviennent des mineurs après avoir été longtemps dans le trou. Des conditions de travail qui passent de l'abus au respect. Des conditions environnementales qui démontrent bien que tout est dans la manière.
Il est là, précisément, le lien.
S'il est vrai que les conditions d'exploitation et d'utilisation de l'amiante ne sont plus ce qu'elles étaient, il est aussi vrai que le mouvement syndical n'est plus, lui non plus, ce qu'il était. Dans les deux cas, le combat n'est plus le même.
La responsabilité des exploitants de l'amiante est de plus en plus en lien avec les impacts environnementaux et les conditions d'utilisation de ce matériau aux propriétés utiles. La responsabilité des syndicats est de protéger les travailleurs en tenant compte des réalités d'aujourd'hui dans leurs revendications. Le seul discours du grand combat pour la reconnaissance des travailleurs ne suffit plus. Le syndicalisme, pour moi, constitue une valeur certaine pour l'équilibre des forces. Pour demeurer efficace, il faut cependant que le discours évolue.
Les dossiers de l'amiante et des cols bleus ont ceci en commun qu'ils traînent en longueur depuis trop longtemps. Ce qui traîne se salit. Dans les deux cas, le discours s'enflamme, les positions se durcissent et la démagogie devient la règle.
Autre point commun entre les deux dossiers : l'utilisation de l'amiante, de façon inadéquate, devient nuisible, voire dangereuse. Idem pour le syndicat.
Clin d'œil de la semaine
À vendre : l'île Charest sur le Memphrémagog. Raison de la vente : déménagement dans une forêt lointaine.