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Lac-Mégantic : des leçons à retenir

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Lac-Mégantic panse ses plaies.

Tout a été dit, je le sais bien. Trop a été dit, probablement. À l'ère des chaînes spécialisées et de l'Internet accessible partout, il faut meubler l'espace information. Et de l'espace, il y en a!

S'il y a un amateur de sociologie en vous, regardez le traitement de la nouvelle d'un réseau à l'autre. C'était assez criant de voir la différence. Assez facile de voir si l'objectif est de crever l'écran avec l'émotion du moment ou encore de rendre compte, avec un recul minimal, d'une situation globale. À chacun de tirer ses conclusions. Et de tirer sur la chaîne...de ce qui ne lui plaît pas!

Mon point n'est pas là cette semaine.

Ce qui fait le charme du Québec, ce sont ses grands espaces. Ses forêts, ses vallons, ses rivières. Et ses gens, bien sûr. Ceux-ci sont répartis sur un territoire vaste. Très vaste. Le transport des gens et des marchandises est devenu un enjeu majeur très rapidement dans la jeune histoire du Québec.

Le chemin de fer a été identifié comme une solution idéale. Elle l'est encore, à bien des niveaux.

Au fil des ans, et peut-être au nom de la modernisation des choses, le camion a pris la place pour ce qui est des marchandises et l'automobile et l'autobus pour ce qui est des personnes. Lentement, on a oublié le chemin de fer. On a défait des centaines, voire des milliers de kilomètres de rail pour en faire des pistes cyclables.

Au premier plan de la réflexion (de la démarche, devrais-je dire...la réflexion n'a peut-être pas eu lieu), il y a avait la performance. La souplesse du camion. La vie toujours en mode urgence, la notion presque religieuse du Just in time, bref, tout a collaboré à ce qu'on délaisse le train.

Globalement, et avec un peu de recul, c'est une erreur stratégique grave pour l'environnement. La multiplication des camions et des véhicules à essence a aussi multiplié les installations routières qui coûtent cher et engendrent des problèmes aussi nombreux qu'insolvables.

Mais, revenons sur les rails...

La tragédie de Lac-Mégantic est épouvantable. Mais elle contient plusieurs leçons de vie qu'il ne faut pas échapper au passage.

La première est cette notion complètement contradictoire qui hante notre vie moderne à tous les niveaux. Un grand combat que se livrent deux principes. Un combat dont on connaît le gagnant : la sécurité vs la performance. Les ministres fédéraux auront beau répéter cette ridicule litanie en la faisant passer pour une valeur profonde, pour moi, il est clair que de laisser à l'industrie le soin de s'autoréguler en ce qui a trait à la sécurité et au respect du bien public, c'est comme demander à Séraphin Poudrier de ne pas charger d'intérêts sur ces prêts aux particuliers. C'est impensable.

Dans leur soif d'accumuler le profit, la MMA applique la même façon de penser que dans l'énoncé précédent : à mes trains de s'autoréguler et de demeurer sécuritaires! Le président se targue d'avoir suivi les normes. Mais ces normes ont été modifiées, au fil du temps, par le lobby des entreprises qui pleurent toujours leur petit profit, trouvant une oreille attentive chez nos gouvernements qui assouplissent les règles, cédant à un chantage de bas de gamme.

Autrement dit, on attend que tout saute.

Et ça a sauté, fauchant des vies au passage.

Le train fait partie de nos vies. Il n'y aura rien de réglé à contourner Lac-Mégantic plutôt que de le traverser. Le problème n'est pas limité à ce point d'impact.

Il faut prendre le train quand il passe. Et là, il passe. Il est temps de faire la distinction entre le bien commun et le bien privé. Il est aussi temps de réaliser que notre vie vaut plus qu'un pourcentage supplémentaire de profits dans le tableau du rapport annuel des grandes entreprises.

La nouvelle façon de faire de la politique devrait miser sur des valeurs solides qui touchent la collectivité. Pas sur l'appui presque inconditionnel à des entreprises qui visent leur performance à tout prix. Voyons-le autrement : si mon objectif ultime est de remplir ma piscine d'eau, ne me donnez pas le mandat, en même temps, de faire une politique de préservation de la ressource.

Clin d'œil de la semaine (Avertissement : humour sombre...)

J'espère que Josélito Michaud ne planche pas sur un spécial Lac-Mégantic...


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