À parcourir ce matin la presse spécialisée, on constate deux choses en ce qui a trait au Windows Phone de Microsoft, cette tardive réponse à l'hégémonie iOS/Android. D'abord, que les utilisateurs sont généralement heureux, du moins autant que ceux qui préfèrent des appareils Android ou iOS. Secundo, que les ventes ne lèvent pas. Ça ne marche pas, point à la ligne.
Hier, on apprenait que Nokia, cette très étroite partenaire de Microsoft, venait d'en faire la preuve. Si vous lisez l'anglais, parcourez ce communiqué de la géante finlandaise où elle explique que les résultats de son premier trimestre présenteront un déficit de 3 % au lieu de l'équilibre auquel on s'attendait.
La cause ? Les marchés émergents (Inde, Chine, Afrique) ont grandement déçu. Nokia s'attendait à une performance de loin supérieure avec son Lumia 900, le mirifique Win Phone vendu à quelque deux millions d'unités depuis février. Pire, lundi dernier, cet ordiphone réputé comme étant le « plus plus plus » jamais fabriqué par Nokia était lancé aux États-Unis, le marché le plus convoité au monde, en collaboration avec AT&T et, très rapidement, l'appareil devint un produit vedette chez Amazon.
Hélas!, mardi soir, Nokia dut admettre que les Lumia 900 étaient affectés par un bogue logiciel et dut faire savoir que les appareils achetés entre les 9 et 21 avril, pouvaient être remplacés sans frais, sinon que leurs utilisateurs pouvaient obtenir un crédit de 100 $. Ce remake de l' « Antenna Gate » ayant affligé le iPhone 4 (Apple) à sa sortie n'aidera sûrement pas la cause du Windows Phone et de Nokia !
Il est inutile d'ergoter sur le nombre de Win Phones vendus depuis leur lancement au quatrième trimestre de 2010. Microsoft refuse de donner des chiffres et les « experts » y vont d'estimations qui varient entre 3 et 11 millions. La blogueuse de ZDNet spécialisée en microsofteries, Mary-Jo Foley, parle de 3 % de tous les ordiphones vendus aux ÉU par AT&T ou T-Mobile et d'encore moins chez Verizon. « Pas de quoi écrire à sa mère », conclut-elle.
Quant à son collègue Zack Whittaker, il se demande si ce ne serait pas le temps pour l'Empire de Redmond de déclarer forfait. C'est une course à deux entre Apple et Android (Google et les Asiatiques) dans laquelle un troisième marathonien n'a aucune chance de s'immiscer, tellement l'avance est importante. À plus forte raison que les règles du jeu sont décrétées et contrôlées dans la Silicon Valley, soit à Cupertino, soit à Santa Clara, selon qu'on est dans le fan-club d'Apple ou de Google.
Reste que le principe d'avoir un ordiphone de la même famille que son système informatique, Windows 7 ou Windows 8, est un atout pour les entreprises et plusieurs s'en sont dites heureuses. Normalement, Stephen Sinofsky livrera Windows 8 dans les délais et l'univers microsoftisé pourra ronronner dans la félicitée avec l'interface utilisateur Metro.
Ma question : si le marché du Win Phone est insignifiant par rapport à celui du cartel Apple/Google, est-ce que l'interface Metro de Windows 8 va venir l'aider à croître, puisque les utilisateurs du nouveau système d'exploitation y verront un avantage de plate-forme ? Ou, à l'inverse, comme les gens semblent bouder massivement le Win Phone, est-ce que l'interface Metro de Win 8 sera perçue comme un irritant pouvant nuire aux ventes du nouveau système d'exploitation ? Autrement dit, dans quel sens Metro fera-t-elle tourner la machine ?