Une image vaut mille mots, je sais. Je vous propose tout de même un nombre de mots à partir desquels vous vous ferez (ou non) des images.
Cuba l'été. Oui, je sais, à Cuba, on ne mange pas bien. Bon. Et le vin est infect. Rebon. Et c'est trop chaud. Bon, bon, bon. Vous me direz que mon palais en est un de bas de gamme, c'est possible, mais toujours est-il que la bouffe et le vin, ça allait pas mal bien! Et la « calor »? Qu'alors y faire? (Surtout pas calorifère...)
N'empêche qu'au-delà de toutes les mises en garde, pour mettre le pied dans la vieille et la nouvelle Havane, Cuba est un choix pas pire (!). Pour aller couper la canne à sucre aussi. Et le rhum... Bref, Cuba.
Première photo : de gauche à droite, des Espagnols, des Allemands, des Français, des Coréens, des Sud-Américains, des Chinois, des Canadiens et des Québécois. Il y a vraiment des gens de partout qui vont à Cuba!
J'attire votre attention sur le Canadien, juste là. Ontarien. Vivant en Colombie-Britannique maintenant. Grand, la jeune soixantaine, il est curieux de nature. Souriant aussi (il fait carrière dans le monde de l'assurance et en arbore une pas pire, je dois dire). Au dîner, on jase avec lui. Il a travaillé, vers 1970, à Montréal, pendant trois ans. Il parle de la langue française et de notre culture comme d'une affaire « cute » dont il faudrait pourtant arrêter de parler un jour. Il ne comprend pas pourquoi on affiche en cette langue. Le couple qui les accompagne (des Anglais bien heureux que la conversation quitte le Brexit) trouve aussi que c'est ridicule. Après tout, ne sommes-nous pas une colonie de Sa Majesté? (au passage, il n'est pas sur la photo, mais le monsieur ressemblait à Ralph Furley dans Three's company).
J'ai été fin. Ma blonde aussi. On ne les insultés, rien. On est en vacances! Je change de photo avant que mon sang ne se remette à bouillir.
Là, à gauche, ce sont des Québécois. Ma fierté en a pris un coup avec ce groupe. De loin, mais de très loin, les plus bruyants de tous. Attablés à vue de mer à gauche et de piscine à droite, ils boivent. Mojito par-dessus Mojito, cervesa par-dessus cervesa. « Ils feront pas d'argent avec moé, criss, tchèque-moé ben aller! » Rire est gras. Très gras. Et le pourboire? « Pourquoi? J'y pitcherai un peso à la fin de la semaine, genre... Hostie, y disent toute inclus, ben c'est toute inclus, non? » Re-rire gras double.
Pendant une semaine, ils ont voyagé en bédaine partout. Même à l'aéroport, le jour du départ. Au restau, évidemment, ils gueulent. Pour se parler entre eux, pour tout et pour rien. « Criss, si y'ont pas de fun, c'est pas mon ostie de trouble! » ironise un des leurs, lorsqu'interpellé par sa blonde parce qu'il parle fort. Au dernier jour, au moment de quitter, à 9 h (le matin...), quand ils ont réalisé qu'il y avait de la bière dans l'autobus, hey, bien, bonsoir, ils étaient partis! Encore!
Je jure, j'ai essayé de trouver des phénomènes semblables, mais qui seraient d'une autre nationalité. Ben non... Heureusement, ils étaient minoritaires, y compris dans la délégation québécoise...
Sur cette autre photo, des taxis. Oui, je sais, la plupart datent des années 50. En fait, c'est à partir de 1959 que les grosses américaines (je parle des voitures) ont cessé d'être importées. Elles roulent toujours! Et certaines sont magnifiques! Ce peuple-là m'épate, quand même! Pas de concessionnaire, pas de pièces de rechange qu'on peut commander, et voilà que les mécaniciens trouvent le tour de faire rouler leur guimbarde.
En fait, de ce voyage, ce sont ces photos-là les plus belles : celles des Cubains. Souriants, pas gossants, même quand tu regardes la marchandise qu'ils veulent vendre. Et latins jusqu'au bout des ongles! Charmeurs, chanteurs, une majorité d'entre elles et eux n'ont besoin que de deux ou trois notes de musique pour danser, se dandiner, fredonner...
Un beau peuple. Authentique.
Dernière photo : le hall d'entrée de l'hôtel. C'est beau, non? En fait, ce n'est pas le décor que je veux vous montrer. Ce sont tous ces gens, dont les ados, juste là, dans le coin, qui passaient des heures entières, chaque jour, sur le Web, profitant de l'aire Wifi du lobby...
Bon, assez de photos... Un beau voyage, dans l'ensemble. Du repos, des découvertes, des rencontres intéressantes. Ouaip, un beau voyage.
Je ne suis pas un gars de sud tant que ça. La dernière fois, c'était il y a vingt ans. Avec la paix toute neuve entre les Cubains et les Américains, je suis bien content d'y être allé cette année. Avant que les grosses américaines (je parle des chaînes hôtelières, cette fois) débarquent et s'installent...
Clin d'œil de la semaine
C'est ça, les téléphones intelligents. Peu importe où vous êtes, ce n'est jamais le bon endroit. Il faut toujours aller ailleurs...