Ce curieux surtitre, inspiré du film Mary Poppin de Walt Disney, je l'utilise aujourd'hui pour féliciter les trois producteurs qui ont ouvert leurs portes dans le Haut-Saint-François, comme je le faisais pour souligner l'excellence de certains travaux de mes élèves. Quelques chiffres pour commencer ce compte-rendu décliné au «je».
Quelque 1 000 visiteurs se sont arrêtés à la ferme biologique Croque-Saisons, propriété de Caroline Poirier et Sébastien Alix, producteurs de légumes et d'agneaux de pré. Ils étaient environ 2 000 à visiter la ferme laitière Fontabel, de Louise Bellavance, Maxime et Sylvain Fontaine. Puis Anne et Camil Bélanger ainsi que Frédéric Poudrette, de la Ferme Renaissance où se pratique l'élevage de dindons sauvages, de sangliers et de cerfs rouges, en ont dénombré autour de 2 500, un net progrès par rapport aux années précédentes. Et «cerise sur le sundae!» Pas loin de 100 bénévoles ont accompagné ces producteurs agricoles tout au long de la journée, guidant la foule, gérant les stationnements, distribuant bouchées et fournissant les explications pertinentes à qui le demandait.
J'ai fait la tournée de ces trois fermes avec mes petits-enfants. Je souhaitais leur donner un aperçu de ce qu'est la vie de ces gens qui vivent avec des animaux et qui travaillent la terre. J'y ai été initié dès l'enfance, et ce, jusqu'à la fin de l'adolescence. J'ai connu le «lot de colon» avec sa vache, ses deux cochons, ses volailles et son cheval pour défricher. Et j'ai appris ce qu'était la ferme industrielle avec son troupeau de Ayrshire pur sang, sa machinerie agricole d'avant-garde et la laiterie avec son système de pasteurisation. J'ai tellement aimé ce temps consacré à nourrir la famille et la collectivité. C'est fort de ces expériences et des éléments de comparaison que j'ai abordé la visite avec nos «fanfans». D'ailleurs, les photos exposées dans l'entrée de l'étable de la famille Fontaine étaient éloquentes à ce sujet. Elles témoignaient de l'évolution de l'agriculture depuis les années 40.
J'ai été renversé par la réponse des citadins qui ont profité de la belle température pour voir ce qu'il en est de la gestion des champs et de l'élevage que pratiquent ces gens. Toutes les fois que je posais une question ou demandais une appréciation revenaient les mots «extraordinaire, stupéfiant», et combien d'autres accompagnés de périphrases tels que « j'ai aimé ça, je suis surpris, c'est gros, c'est beau. » Fascinée, Gaétane Chevarie, des Îles de la Madeleine, a voulu savoir comment on en était arrivé à inventer le robot de traite de la Ferme Fontabel tandis que Sylvie Roy reconnaissait que ça rend le métier plus facile et que ça convient à la relève qui se sent à l'aise dans cet environnement hypermécanisé. Et que dire de l'émerveillement des enfants qui n'en finissaient pas de s'étonner et de questionner ?
Les hôtes, qui s'étaient bien préparés, proposaient aux visiteurs des bouchées de dégustation. Chez Ferme Renaissance, c'est quelque 50 kilos de saucisses de sanglier qui ont été distribués par petites portions. À 13 h, il n'y en avait plus. Le miel de la Ferme D'Orée s'est écoulé tout aussi rapidement. Chez Fontabel, les 8 poches de blé d'Inde, 16 kg de fromage, 350 berlingots de lait au chocolat, 500 yaourts et autres friandises lactées se sont envolés comme plumes au vent.