Le centre de tri de Valoris en est rendu à l'étape de la réalisation. Au coût de 30 M$, l'édifice et les équipements, à la fine pointe de la technologie, revaloriseront les résidus de construction, rénovation et démolition (CRD), ceux provenant aussi des industries, des commerces et des institutions (ICI) et tout ce qui est résidentiel.
Provenant de sept MRC estriennes, des 100 000 tonnes annuelles de matières rejetées, seulement 30 000 seront enfouies. Prévus pour être fonctionnels dès cet automne, ces équipements, conçus par la firme sherbrookoise OEM, s'érigent sous l'oeil attentif de Cimaise pour l'obtention de la certification LEED.
Nicole Robert, préfet de la MRC, Claude Brochu, directeur général de Valoris, et Bernard Sévigny, maire de Sherbrooke, accompagnés de Jérémie Bourgeois, de EOM et d'Élyse Dufrêne, de Cimaise, ont convié de nombreux invités pour annoncer l'exécution du projet. Mme Robert rappelait qu'on [Sherbrooke et la MRC du Haut-Saint-François, copropriétaires de l'entité] « n'a pas perdu de temps pour mettre à jour cet outil de développement » qu'est Valoris. Elle soulignait qu'une trentaine d'emplois seraient créés et que la perspective de nouveaux s'ajouterait avec les entreprises qui s'installeront dans l'écoparc. Elle annonçait en même temps la mise à niveau de la route Main Central qui se rend au centre.
Jérémie Bourgeois, ingénieur mécanique au développement d'affaires chez OEM Sherbrooke, décrit le système avant-gardiste qui équipera l'usine. Trois unités de tri optique Eagle Vision à infrarouge, des buses d'éjection et un système de convoyeurs spécifiquement conçu composent le coeur du centre de tri. Cette technologie développée par l'entreprise sherbrookoise OEM spécialisée en conception, fabrication et intégration d'équipement de recyclage est à la fine pointe de ce qui se fait dans l'univers de la récupération. La vingtaine de personnes qui trieront, superviseront le fonctionnement et assureront le déplacement des ballots remplaceront quelque 70 personnes attitrées au tri manuel conventionnel. La qualité des produits qui sortiront de l'usine sera supérieure à tout ce qui se fait actuellement. Ce faisant, il sera plus facile de trouver des débouchés pour toutes ces matières à réintégrer dans la chaîne de production. « Cela en fait un projet unique », s'est exclamé M. Bourgeois.
Élyse Dufrêne, déléguée par la firme Cimaise pour l'occasion, mentionnait que le centre de tri se construit en fonction de critères de qualité précis qui conduiront à l'accréditation Leadership in Energy and Environnemental Design (LEED). Entre autres, seront mis de l'avant la maximisation de l'espace et de l'utilisation de l'eau, la réduction d'énergie employée, l'architecture et autres. Le mur solaire, pour l'exemple, permettra de réduire de 30 % les besoins en énergie. Les économies réalisées seraient de l'ordre du 100 000 $. Cette reconnaissance LEED s'avérera une première au Québec.
M. Brochu parle d'un financement qui repose sur un règlement d'emprunt de 30 M$ à rembourser en 15 ans. La matière à traiter provient de sept MRC et de quelques villes en Estrie. Le Granit, des Sources, le Val Saint-François, entre autres, sont membres de Valoris. M. Brochu explique qu'en plus, il compte sur des approvisionnements de 25 000 tonnes par an (t/a) qui proviendraient des ICI dont le taux de récupération est de l'ordre de 85 % et d'un autre 25 000 t/a fourni par les CRD. Ces derniers ont un rendement de 50 %. Pour l'instant, ces prévisions ne sont pas atteintes. « On va faire des pieds et des mains pour en avoir », avance le dg. Et le potentiel, ajoute-t-il, est beaucoup plus grand.
Le fonds de développement régional de la CRÉ de l'Estrie vient d'accorder à Valoris 75 000 $ pour favoriser le développement d'excellence estrien en valorisation des matières résiduelles et du parc éco-industriel de Bury. Cette somme sert à assurer le développement et le démarrage d'un parc industriel thématique et d'un Centre d'excellence estrien en valorisation des matières résiduelles. Le promoteur du projet est le parc éco-industriel Valoris.
Les municipalités clientes amélioreront leur performance de réduction de déchets. Ils obtiendront ainsi une meilleure compensation financière. Des industriels y trouveront de la matière première intéressante. Les perspectives d'emploi et de carrière en seront d'autant plus prometteuses. « Notre prétention n'est pas d'enfouir 30 000 tonnes, mais plutôt de valoriser 70 % de ce qui est rejeté », conclut la préfet, Nicole Robert.