Vendredi dernier, le 13 janvier,
le Sherbrookois Alain Villeneuve a réalisé son rêve, celui d'arbitrer un combat de championnat
du monde de boxe. M. Villeneuve était l'arbitre dans le match qui opposait Kim
Clavel à Yesica Nery Plata à la Place Bell. Un homme avec une feuille de route impressionnante
et animé d'une passion palpable pour l'arbitrage et pour la vie.
S'entrainer comme les boxeuses
Plusieurs semaines avant d'arriver
dans le ring, vendredi dernier, Alain Villeneuve s'est très bien préparé, à l'image
des boxeuses qui allaient s'affronter. Il a notamment revu les précédents combats
des deux pugilistes ainsi que les techniques. Il a également passé beaucoup de
temps dans une salle d'entrainement afin d'être dans une forme optimale,
mentionne-t-il. Pour être considéré comme arbitre potentiel, il faut des années
et des années d'expérience en nombre de combats ainsi qu' maîtrise des règles sans
failles, explique monsieur Villeneuve.
Une autre image de l'arbitre
Il est rare qu'un arbitre face les
manchettes pour le meilleur. C'est souvent pour le pire que son nom est
mentionné. Les exemples sont nombreux
dans le monde du sport où des entraineurs et des spectateurs s'en prennent verbalement
et parfois physiquement aux arbitres. Les arbitres doivent souvent subir le poids
de leurs décisions avec tous les commentaires négatifs qui y sont rattachés.
Et, l'humain, lui? Oui, il y est
possible que l'arbitre prenne des décisions qui ne plaisent pas. Pourtant,
est-ce une raison pour s'en prendre à lui? Pour Alain Villeneuve, il est
important de laisser une chance : «Il faut lui donner la chance d'être
meilleur», explique monsieur Villeneuve en parlant, entre autres, des jeunes
arbitres qui ont moins d'expérience. Il faut un support des entraineurs et des
gens, ajoute Alain Villeneuve. Les arbitres sont importants pour le sport :
«Sans arbitre, il n'y a pas de matchs!»
Les trois «P» et les trois «R»
Le leitmotiv d'Alain Villeneuve :
donner l'exemple selon la règle des « trois P » : Passion, persévérance et
positivisme. C'est justement ce qu'il souhaite léguer aux jeunes :
«Sans passion, sans persévérance, sans positivisme, on n'arrive à rien»
Monsieur Villeneuve veut également
laisser une trace positive autour de lui.
«Je voudrais être le Pierre Lavoie de l'arbitrage.»
Alain Villeneuve suit également la règle
des trois R : respect de soi, respect des autres et responsabilité de nos
actes.
Avant et pendant le combat, monsieur
Villeneuve l'a appliquée et l'a ressentie de la part des boxeuses :
«J'avais leur respect et elles avaient le bien.»
Il a un respect énorme pour les deux boxeuses
qui se sont affrontés :
« Elles mettent leur trippe pour gagner des sous. Kim Clavel a un sens de
l'humanité incroyable. Elle a fait des erreurs dans sa technique de
combat, mais elle va apprendre et continuer.» mentionne Alain Villeneuve
avec admiration.
Le respect du sport est capital aussi
pour lui :
« Je suis honnête et intègre. Le sport est en premier et l'arbitre en
deuxième.»
Le parcours d'Alain Villeneuve
Alain Villeneuve a arbitré plus de
268 combats professionnels et plus de 1153 combats amateurs de boxe. M. Villeneuve
est l'un des rares qui arbitre 15 à 20 combats professionnels par année. Il est membre, depuis plusieurs années de
l'association Word Boxing Council (WBC). M. Villeneuve a commandité certains
athlètes de la région et continue de s'impliquer dans le développement du sport
auprès des jeunes.
Alain Villeneuve est conseiller en
sécurité financière et a été nommé Mérite estrien en mai 2016.
Des conférences
Alain Villeneuve aimerait peut-être,
dans le futur, monter des conférences afin de motiver les gens et pour leur partager
ces mots puissants : passion, persévérance et positivisme. Et, sûrement,
pour leur transmettre son amour de la vie très contagieuse.