Eh oui, je l'avoue : j'ai osé conduire une autre hybride. Mais comme les véhicules électriques et les hybrides ont la cote (et toute l'attention des constructeurs) sur le marché, c'est un peu difficile de faire autrement.
J'ai donc pris une grande respiration et je me suis préparée à passer la semaine au volant de la toute dernière sacro-sainte écologique Toyota Prius c, la plus petite de la famille Prius.
Malgré la profondeur de mes respirations, je n'étais pas encore bien préparée à la vie au volant d'une hybride comme la Prius c, particulièrement d'un véhicule d'entrée de gamme comme celui-ci.
Commençons par les points positifs.
L'argent, toujours l'argent... que vous économisez!
À défaut d'autre chose, la Toyota Prius c vous fera économiser bien des dollars à la pompe. Je n'ai jamais dépensé aussi peu d'argent pour acheter de l'essence que durant la semaine passée à me promener en Prius c... du moins pas depuis ma Sentra GXE en 2002 lorsque l'essence se vendait 0,87 cent le litre.
Conduire en moyenne 100 km par jour pour aller travailler, plus quelques allez-retours chez mes parents (plus ou moins 120 km chaque fois) m'a coûté environ 50 $ d'essence pour la semaine. Selon moi, c'est vraiment fantastique. Ma meilleure consommation a été de 3,7 l/100 km et ma consommation moyenne de la semaine a été d'environ 4,0 l/100 km. Fabuleux, une fois de plus.
La Prius c m'aura au moins fait sourire parce que j'ai fait des économies. Jeter un coup d'œil à l'indicateur de rendement numérique situé sur le tableau de bord est devenu une sorte d'obsession durant toute la semaine. Et garder la voiture en mode électrique encore plus. Je crois que ces petits appareils de surveillance sont ajoutés volontairement aux véhicules hybrides et électriques parce que les constructeurs connaissent bien la génération des jeux vidéo : elle voit un défi, elle doit le relever.
Pas pour les conducteurs
Je dois préciser ici qu'elle n'est vraiment pas faite pour les conducteurs. Elle est conçue pour être fonctionnelle et faire économiser de l'argent. Elle est destinée à protéger l'environnement et à augmenter votre crédit vert. Mais croyez-moi, elle n'est pas conçue pour sillonner fougueusement le pays ni pour aucun type de conduite sportive.
Même lorsque j'en ai eu marre de conduire comme une propriétaire d'hybride (au troisième jour), je n'arrivais pas à faire « performer » la Prius c. Enfoncer la pédale ne fait que déplacer l'indicateur de « puissance » (hi! hi!) de la zone verte à la zone rouge et réduire ma cote ÉCO sous la note de passage. Pas très satisfaisant.
La conduite d'une Prius c se résume à effectuer des départs en douceur et à atteindre des vitesses de croisière. La voiture vous demande de repartir lentement après un arrêt (en restant dans la zone électrique) jusqu'à ce que le moteur s'élance. Vous pouvez ensuite accélérer jusqu'à la vitesse voulue et relâcher complètement l'accélérateur. La Prius c représente le véhicule de croisière idéal. Elle ne ralentit pas aussi rapidement que la plupart des véhicules lorsque vous relâchez l'accélérateur, ce qui signifie que vous parcourez une plus grande distance. Vous placez ensuite le levier de vitesse à « B » pour freiner et recharger la batterie plus rapidement avant d'appliquer les freins pour effectuer un arrêt complet. Répétez.
Comme je l'ai déjà dit, j'ai tenu le coup durant environ trois jours.
Qu'est-ce qui propulse la Toyota Prius c 2012? Et bien, la Prius c est munie d'un moteur électrique ainsi que d'un moteur à essence 4 cylindres de 1,5 l à cycles Atkinson, qui constituent le système hybride synergétique de Toyota. Ensemble, les deux moteurs produisent 99 chevaux.
Allure hybride
Je n'arriverai jamais à comprendre pourquoi l'aspect des véhicules hybrides et électriques est si étrange. Nous savons déjà que c'est une voiture différente. Inutile de la rendre si peu attrayante.
La Prius c 2012 est essentiellement une grande Prius qui a rétréci au lavage. Elle est plus compacte, mais conserve la forme et le style de la Prius originale. Le hayon divisé a disparu (Dieu merci) et les feux arrière sont un peu plus stylisés que ceux de sa grande sœur. Toutefois, l'allure demeure la même. Certains apprécieront les porte-gobelets alors que d'autres les trouveront peu élégants.
L'allure et la taille de la voiture m'importent peu en fait, mais l'élimination du hayon divisé améliore l'apparence de la Prius c.
C'est à l'intérieur que les choses se corsent. Dès l'instant où je suis montée dans la Prius et que j'ai entendu un bruit de métal s'entrechoquer en fermant la porte, j'ai su que j'allais passer un mauvais moment. D'un bout à l'autre, les matériaux de la Prius c semblent sortis d'un bric-à-brac. Tout est en plastique, vraiment tout. Et je ne parle pas de plastique doux au toucher. Le volant donne la sensation d'être ondulé et en plus d'être inconfortables, les sièges sont faits d'un tissu qui semble très bon marché.
Je comprends bien que la Prius c représente l'éconobox de la famille Prius, mais tout de même.
L'espace à l'intérieur de la Prius c est acceptable. J'ai pu emmener le bébé passer la fin de semaine chez les grands-parents sans trop de difficultés. Toutefois, le coffre ne pouvait contenir autre chose que la poussette.
Quant à l'installation du siège de bébé, les ancrages des sièges arrière de la Prius c n'étaient pas compatibles avec mon siège de bébé. J'ai donc dû utiliser la ceinture de sécurité. Pas très grave, me direz-vous, mais il est tout de même étrange que le système de retenue ne soit pas universel comme dans la plupart des voitures.
Prius toujours en tête de liste?
Bien que la Prius ait été la grande gagnante des hybrides au cours de la dernière décennie, les règles du jeu ont changé depuis. Avec l'arrivée de plusieurs hybrides (dont certaines offrant un plus grand confort comme la Lexus CT200h) ainsi que de véhicules entièrement électriques comme la LEAF et la i-MiEV, l'achat d'une Prius est difficilement justifiable.
Certes, la Toyota Prius c coûte à peine plus de 20 000 $, un prix extraordinaire pour ce que le véhicule offre en terme d'économie d'essence, mais je ne suis toujours pas convaincue que le jeu en vaut la chandelle. Si vous vivez en ville et n'empruntez jamais l'autoroute ou ne parcourez que de courtes distances, optez pour un véhicule entièrement électrique. Et si vous voyagez souvent sur l'autoroute et parcourez de longues distances, choisissez un diesel.
Crédit photo : Sébastien D'Amour/Auto123.com