Un entrepreneur obtient un beau contrat qui consiste en l'agrandissement d'une cuisine au rez-de-chaussée d'une maison et l'aménagement d'une terrasse au-dessus, accessible à partir du deuxième étage.
Comme c'est le cas de plusieurs projets de rénovation, le plan n'indique aucune coupe de mur ou détails pertinents et aucun matériau n'était prescrit. Seules une vue en plan et des élévations permettaient de soumissionner et de « comprendre » la portée des travaux.
Faute d'indications, l'entrepreneur a une idée de génie. Ou plutôt il le croyait... Puisque la terrasse sera réalisée à l'aide d'un platelage de contreplaqué recouvert de fibre de verre, il décide d'utiliser cette terrasse comme revêtement de toit. « La fibre de verre est étanche, puisque l'on en fait des canots! » se dit-il.
Ainsi, notre entrepreneur réalise la composition suivante :
- Platelage en contreplaqué recouvert de fibre de verre
- Soufflage en bois pour espace d'air
- Solive de toit avec laine isolante
- Coupe-vapeur
- Fourrures
- Gypse
L'étanchéité de la toiture était alors assurée par un enduit de fibre de verre, moulé à la surface du contreplaqué.
Quelques mois ont passé et après quelques cycles de pluie, neige, glace et soleil intenses, les premiers signes d'infiltration d'eau se sont manifestés au plafond de l'agrandissement. Tranquillement, de l'eau s'est infiltrée dans le revêtement par de légères fissures dans la fibre de verre et par les trous de vis qui retiennent les garde-corps.
Bien que la fibre de verre puisse constituer une surface d'usure intéressante pour une terrasse, elle ne constitue pas un type de couverture accepté par le Code de construction.
La plupart des revêtements de toiture n'étant pas conçus pour faire office de surface d'usure, la circulation sur les couvertures risque fortement de les endommager. L'entrepreneur devra ainsi retirer la terrasse en fibre de verre et installer un revêtement de couverture approuvé ainsi que des solins conformes au Code afin de livrer le toit-terrasse promis.
Assurez-vous de toujours utiliser des matériaux homologués conformes au Code de construction et d'installer ceux-ci en conformité autant avec les directives du manufacturier que les prescriptions du Code. Rappelez-vous que l'exigence la plus sévère a toujours préséance.
Source : apchq.com