Dans
le litige qui oppose Thérèse Ménard-Théroux et Yves Théroux, résidents de
Newport, secteur Island Brook, à la MRC du HSF et leur municipalité, l'ultime
visite de l'ingénieur Philippe Côté, de la firme Natur'Eau-Lac, pose problème.
Cette dernière a reçu le mandat de la MRC de planifier des solutions,
d'effectuer des travaux de stabilisation des berges sur la propriété du couple
en 2012 et d'en assurer la conformité. Ceux-ci prétendent que visiter le site
où ils ont été exécutés, deux ans après la fin du contrat, est inutile. Ils
invoquent, pour ce faire, que l'érosion a poursuivi son œuvre. Selon eux, il
serait impossible de vérifier que les services rendus ont été réalisés dans les
règles de l'art. De plus, les propriétaires craignent d'avoir à payer encore
pour cette dernière vérification, eux qui ont reçu deux factures totalisant
près de 68 000 $.
Devant leur refus de laisser passer
l'ingénieur, son aide, Jean-Simon Bédard, et Charles Laforest, aménagiste de la
MRC, la Sûreté du Québec a reçu le mandat de la MRC de les accompagner pour
leur permettre d'aller sur le chantier. Pour faire suite à de longues
discussions, les agents de la SQ leur ont suggéré de revenir au printemps vu l'imbroglio
entourant l'affaire.
Les travaux visaient à stabiliser une partie
des berges sur des parcelles contiguës de terrain des propriétaires et
servaient à assurer un bon écoulement des eaux. Le courant menaçait d'emporter
une section de la tubulure principale destinée au transport de l'eau d'érable.
Ils ont été exécutés en plusieurs étapes. Le contrat terminé, une dernière
visite devait témoigner de leur conformité. « Quelqu'un a vérifié la
qualité des travaux tout au long de leur exécution, j'ai l'assurance que
100 % des travaux ont été correctement effectués. Le délai n'est pas dû à
nous », mentionne Dominic Provost, directeur général de la MRC. « La
dernière visite consiste à s'assurer que tous les travaux ont été correctement
effectués. Même si la nature a endommagé les travaux depuis, ce n'est pas ce
qui importe », a-t-il avancé. M. Laforest abonde dans le même sens.
Il indiquait qu'il s'agit de prendre des relevés de terrain même si la rivière se déplace sous le fait du courant.
Les propriétaires craignent d'avoir à payer de nouveaux
frais pour cette visite alors que son coût aurait dû être présenté en un seul
et unique relevé. Le couple en a déjà reçu deux, un de 64 000 $ porté
sur leur compte de taxes émis en 2013 et un autre, plus tard, de 2 782.37 $
pour ces mêmes travaux, les deux provenant de la Municipalité de Newport. Sur
le sujet, Dominic Provost indique que « Newport a payé 100 % incluant
la visite dernière. »
La MRC a juridiction sur la gestion des cours d'eau,
invoque M. Provost, ce que ne conteste pas le couple. Ce dernier explique
que la MRC transmet les comptes aux municipalités concernées. C'est au conseil
de voir à se faire rembourser. « Nous, on facture les municipalités. Les
municipalités décident de faire payer les propriétaires ou tous les
riverains », ajoute le directeur général. En ce qui concerne les coûts, il
s'agit d'un montant forfaitaire et complet, connu dès le début des travaux. La
visite est remise au printemps quand il n'y aura plus de neige, annonce
M. Provost.
Lionel Roy, maire de
Newport, a indiqué qu'il avait fait parvenir à M. Théroux et
Mme Ménard-Théroux les deux factures en question. « La MRC nous les a
envoyées. Comme le conseil a jugé qu'il n'y avait pas d'avantages pour les
riverains du bassin versant [à la suite des travaux exécutés], la facture leur
a été envoyée », explique-t-il.
Bien d'autres points irritent le couple Ménard-Théroux
qui continue ses démarches pour s'assurer de leur bon droit de contester la
dernière visite.