Les légendes se bâtissent au fil des années, la plupart sur des
décennies, voire des générations. Certaines le deviennent en un
rien de temps. Elles sont rares, par contre, surtout celles qui
proviennent de milieux modestes.
La Subaru WRX, tout comme la Mitsubishi Lancer Evolution, a acquis
son statut de légende en moins d'une décennie - en grande partie
aidée par le duel épique que se livrent ces deux voitures dans le
Championnat du monde des rallyes.
Bien que très désirable, la Subaru WRX 2013 me fait grincer des
dents, surtout en version berline comme celle que j'ai essayée. Son
atroce carrosserie dissimule malgré tout un châssis équilibré et
dynamique ainsi qu'un fougueux moteur qui ne visent qu'à nous faire
plaisir au volant. Puissante et rapide, la WRX en rajoute avec son
système de transmission intégrale qui en fait un bolide phénoménal
en toute saison. La seule chose qui puisse l'arrêter, c'est
l'essence qui se vide du réservoir.
Qu'est-ce que la Subaru WRX?
La Subaru WRX 2013 se situe entre l'Impreza de base et la redoutable
WRX STI. Disponible à quatre ou à cinq portes, elle propose un seul
ensemble d'options qui inclut des commodités aussi inutiles qu'une
sellerie de cuir et un toit ouvrant.
La WRX est apparue sur le marché nord-américain en 2001 (pour
l'année-modèle 2002) et a aussitôt développé un véritable culte
dont figurent parmi ses disciples Miranda, Marie-Laurence, René et
moi-même. En effet, nous possédons tous une version ou une autre de
la WRX.
Infos techniques
La Subaru WRX 2013 profite d'un moteur turbocompressé à quatre
cylindres de 2,5 L qui génère 265 chevaux et 244 livres-pied de
couple (comparativement à 305 et 290 pour la WRX STI).
La WRX 4 portes se vend à partir de 32 495 $. Celle à hayon (5
portes) exige un supplément de 900 $ qui en vaut assurément la
peine. L'ensemble d'options dont je vous ai parlé plus tôt coûte 3
000 $.
La Subaru WRX 2013 emploie une transmission intégrale symétrique
avec différentiel central à glissement limité et différentiel
arrière ouvert à grenaillage de précontrainte. Ce dernier permet
de mieux gérer les charges imposées par le moteur et le conducteur.
Conduire la Subaru WRX
La Subaru WRX 2013 est ce qui se rapproche le plus d'une voiture
sport tout-terrain. Contrairement à la Lancer Evolution/Ralliart ou
à la Volkswagen Golf R, la WRX repose sur une suspension
indépendante qui fournit assez de débattement pour absorber les
nids-de-poule, jouer dans le sable et se moquer des lames de neige.
De ce fait, le roulement s'avère remarquablement confortable, égal
en certains points à celui de la Golf R, mais beaucoup plus agréable
que celui de la Lancer Ralliart. En même temps, la tenue de route
demeure très sécuritaire. La WRX contrôle efficacement son roulis
de caisse tout en le faisant sentir juste assez au conducteur pour
anticiper les limites d'adhérence. La Mitsubishi ne se montre pas
aussi indulgente, mais on pourrait dire qu'elle permet de s'amuser un
peu plus.
Le moteur turbocompressé utilise une pression de 13,3 psi (0,92 bar)
et s'anime à partir de 3 000 tours/minute environ. À 4 000
tours/minute, tout le couple parvient jusqu'au sol. La cavalerie,
elle, se déchaîne pleinement à 6 000 tours/minute. La Subaru WRX
2013 atteint donc 100 km/h en seulement 5,4 secondes.
Après un léger décalage du turbo, elle décolle avec aplomb, sans
toutefois émettre un son excitant. Pas de problème : un
échappement sport s'installe facilement.
Jouer avec la boîte manuelle demande une poigne ferme et une
détermination précise. Les cinq rapports sont bien espacés, mais
un sixième serait le bienvenu. J'imagine que la future WRX, dont le
prototype a été dévoilé au Salon de l'auto de New York, corrigera
cette lacune.
En général chez Subaru, la direction n'offre pas beaucoup de
sensations; la WRX 2013 n'y échappe malheureusement pas. Quant aux
freins, je dois admettre que la pédale manque de sensibilité et que
les étriers mordent moins fort que je le souhaiterais.
Extérieur et intérieur de la Subaru WRX
Je n'aime vraiment pas le look de cette berline; je préfère de loin
le modèle à hayon. En fait, ce n'est pas nouveau : je vous le
répète depuis 2008, alors je n'en dirai pas plus ici.
L'habitacle de la Subaru WRX 2013 n'est guère mieux. L'aménagement
reste simple, la finition, correcte, et les sièges, adéquats.
Enfin, un mot résume le levier de vitesses : affreux.
La Subaru WRX et la concurrence
Dommage de voir que les voitures sport compactes à prix relativement
abordable, dont ma chère Golf R, sont une espèce en voie de
disparition. Qu'à cela ne tienne, la Subaru WRX 2013 domine ses
rivales en termes de ratio puissance/prix, ce qui explique en partie
son succès incessant. Parions que la prochaine génération fera
baver encore plus les amateurs.
Photos : Philippe Champoux