Pour faire suite à l'absence de promoteurs qui auraient pu répondre à l'appel d'offres destiné à la construction d'une résidence de seize lits offrant des services intermédiaires dans la région de Weedon, Mario Morand, directeur général des Centres de santé et de services sociaux (CSSS) du Haut-Saint-François et des Sources, mentionne qu'une nouvelle demande sera déposée sur le système électronique d'appel d'offres du gouvernement du Québec vers la fin de janvier.
Ce bâtiment en contiendrait vingt, ce qui devrait susciter plus d'intérêt de la part d'éventuels investisseurs. D'ici ce temps, estime M. Morand, les gestionnaires du CSSS et l'Agence de santé et de services sociaux (ASSS) devraient avoir trouvé les fonds nécessaires pour aller de l'avant. Le C.A. du CSSS devra se pencher sur le sujet pour l'approuver.
Ressource intermédiaire
Rappelons que lors du dépôt de la proposition de fusion des CHSLD et CLSC de Weedon, en 2013, il avait été convenu qu'une ressource intermédiaire de 10 lits pour personnes souffrant de troubles cognitifs modérés serait construite dans la région de Weedon. Ce sont ajoutés en cours de route 6 autres pour handicapés physiques qui n'ont pas besoin d'être hébergés en CHSLD et dont les cas sont trop lourds pour utiliser les services de maintien à domicile. L'ajout de 4 nouveaux espaces, croit M. Morand, permettrait d'atteindre un seuil de rentabilité tel qu'il pourrait intéresser des promoteurs.
Une partie du financement de cette nouvelle ressource pourrait provenir des économies réalisées par la fusion des CHSLD et CLSC. Les prévisions adoptées par le C.A. mentionnent la récupération annuelle de 500 000 $, rappelle M. Morand. Initialement, 250 000 $ doivent servir au maintien à domicile et ça le restera, prévoit-il. Le directeur proposerait que l'autre moitié soit scindée en deux. Une irait au financement de la ressource intermédiaire et l'autre, pour le projet de fusion.
Fusion CHSLD CLSC
En ce qui concerne le projet de fusion des CHSLD et CLSC, tout se déroule comme convenu. Estimé à un peu moins de 6 M$, ce projet nécessite l'approbation du ministre Barrette pour sa réalisation. M. Morand n'y voit pas de problème. Son financement est ficelé en accord avec les prévisions budgétaires présentées et adoptées par le C.A. « Tout est attaché avec l'ASSS », rappelle Mario Morand. L'édifice rénové contiendra 33 lits réservés aux personnes grabataires et 3 serviront d'unité transitoire de récupération fonctionnelle.
La question de l'espace de stationnement reste problématique pour l'instant. Les discussions sur le sujet se poursuivent entre le conseil municipal et les directeurs du CSSS. Pour l'un, c'est le nombre de créneaux permis en fonction des règlements qui pose problème. Pour l'autre, c'est d'en définir les besoins pour en arriver à une entente. « Nous étudions deux ou trois scénarios avec la Ville, je ne suis pas inquiet », indique M. Morand. De l'autre côté, le maire Richard Tanguay parle de points litigieux à régler.
Inquiétudes de l'AQRP
L'Association québécoise des retraités des secteurs publics et parapublics (AQRP) de l'Estrie s'inquiète de l'augmentation du nombre de demandes pour des lits en CHSLD. « Entre les mois de septembre 2013 et 2014, il y a eu une augmentation de 80 % des personnes en attente dans la région [en Estrie] », annonce l'AQRP. Pour la 6e période de l'année financière 2014-2015, le ministère de la Santé et des Services sociaux a relevé que 119 patients attendaient une place contre 66 pour la même période l'an passé. En réponse, M. Morand mentionne que ces données touchent particulièrement Sherbrooke. Selon lui, la situation en périphérie de la Ville semblerait tout à fait contrôlable. Il indique que des tentatives pour héberger des malades dans des CHSLD en dehors de Sherbrooke n'ont pas été concluantes. Ces personnes souhaitent rester dans leur milieu d'appartenance.
La future loi 10
Interrogé sur les impacts que pourrait avoir la future loi 10 du ministre Barrette, M. Morand affirme qu'il n'y aura pas d'effets défavorables sur le projet «Tout sous un même toit». Selon lui, « il n'y aura pas de conséquences négatives, on a vérifié avec l'Agence, l'aménagement des services à la clientèle se poursuit. » Il ajoute que « ce qui a été arrêté, c'est les projets de fusions plus grands. » On pourrait penser à un territoire comme celui de l'Estrie pour l'exemple.