Lors
des enchères organisées par le Bureau de mise en marché du bois (BMMB) qui met
en vente des quantités de masse ligneuse à prélever sur des terres publiques,
le Service forestier Wolfe, Appalaches et Sommet (WAS) a obtenu le droit d'en
couper plus de 22 000 m3, soit l'équivalent de quelque
6 000 cordes de «bois de pulpe» de 4 pi.
Ces chantiers se situent dans les
secteurs de Ham-Sud, 9 900 m3, de Chartierville dans le rang
Brise-Culotte, 7 300 m3 et Coleraine, 4 900 m3.
Sylvain Rajotte, un des
partenaires du Service forestier WAS, explique l'importance de cet acquis.
Cette masse arbustive permet de créer
une activité économique certaine là où il est exploité. Les travailleurs peuvent
compter sur du travail plus régulier. Il en est de même des transporteurs de
bois qui y trouvent leur compte et des industries en tout genre qui peuvent
s'appuyer sur un approvisionnement plus constant. Cet apport donne une capacité
de production stable et la récolte est exclusivement vendue à des
entreprises québécoises ajoutant de ce fait des emplois nouveaux. Au passage,
M. Rajotte souligne le fait que quelque 90 % de la forêt est privée en
Estrie.
La cueillette de cette masse ligneuse
s'effectue dans un cadre très strict décrit dans le cahier de charge. Il s'agit
d'une coupe sélective qui doit tenir compte des exigences environnementales et
sociales. Protection des berges et cours d'eau, protection en fonction de la
régénération n'en sont que quelques illustrations. En ce qui concerne le volet
social, le respect de la faune et son habitat devra assurer aux chasseurs d'y
pratiquer leur sport pour l'exemple.
Le BMMB existe depuis le début de l'année
2011, à la suite de la sanction de la Loi sur l'aménagement durable du
territoire forestier du 1er avril 2010. Le Bureau permet à l'État de
vendre aux enchères 25 % de la production annuelle de résineux et feuillu
estimée, ce qui détermine le juste prix. Cette part de 25 % équivaut à 1,2
million de mètres cubes de matière ligneuse et ce système de mise en vente est
entré en vigueur en avril 2013. Les sommes offertes lors de ces enchères fixent
la valeur des autres contrats, ce qui plaît aux Américains qui n'y voient plus
de concurrence déloyale. L'ensemble des entreprises du Québec et les individus
intéressés ont la possibilité de s'approvisionner en bois sur pied ou en billes
provenant des forêts publiques par le biais de cette nouvelle façon de
procéder.
Depuis
quelques années, nous expliquait M. Rajotte, les relations États-Unis et Québec
ont été longtemps tendues en ce qui concerne l'exportation du bois d'oeuvre. Le
gouvernement américain prétendait que la production forestière était
subventionnée et qu'il n'en importerait plus tant qu'il ne correspondrait pas à
une somme reflétant la réalité du libre marché. Le prix établi lors de la vente
aux enchères met fin à cette impasse. La ministre des Ressources naturelles,
Martine Ouellette, a constaté une reprise des activités des transactions pour
les produits ligneux. Ils ont connu une hausse substantielle moyenne de
15 $ par mètre cube soit quelque 25 % de croissance pour le bois
d'oeuvre et les panneaux avec ses conséquences positives qu'est l'augmentation
de la demande et de la valeur marchande des grumes des forêts publiques.