Le député sortant et candidat du Parti québécois dans la circonscription de Sherbrooke Serge Cardin a convié les médias à un point de presse pour annoncer un engagement important en lien avec la problématique du prix de l'essence à Sherbrooke.
Plus de six ans après la découverte d'un cartel de fixation des prix de l'essence en Estrie, le prix à la pompe continue d'être plus élevé ici qu'ailleurs au Québec, sans égard aux indicateurs réels du marché, et le candidat péquiste entend s'attaquer à la question.« Une fois le stratagème dévoilé au grand jour et les coupables poursuivis en justice, on aurait espéré que cette problématique qui fait en sorte que les gens de Sherbrooke paient leur essence plus cher qu'ailleurs aurait été réglée. Or, le problème persiste » a déclaré Serge Cardin. « Selon le CAA-Québec, la marge bénéficiaire au détail à Sherbrooke a bondi de 27% en 2011, et de 19% en 2012. Il suffit de nous comparer aux autres régions pour constater que ce n'est pas normal ».
De fait, selon le Bilan 2012 du prix de l'essence de CAA-Québec, le prix à la pompe a été plus élevé que le prix jugé réaliste durant 71% du temps à Sherbrooke, alors qu'à Montréal, il l'a été environ 53% du temps. « La concurrence, qui dans bien des régions, assure l'autorégulation du marché, est inexistante ici. Les prix de l'essence demeurent homogènes dans toutes les stations de notre territoire, et sont généralement toujours au-dessus du prix identifié comme étant « juste » par la Régie de l'énergie du Québec et certains organismes comme le CAA Québec. Sur quels critères se base-t-on pour fixer le prix de l'essence à Sherbrooke? Il convient de poser la question, et d'obtenir des réponses, dans l'intérêt de toute la population.»Le candidat péquiste insiste sur les fluctuations du prix du pétrole brut sans lien apparent avec le prix de l'essence à la pompe, et ce, année après année. « Dans le dernier bilan du prix de l'essence du CAA-Québec, on démontre que malgré la baisse du prix du pétrole brut et de son coût à la raffinerie, une hausse moyenne de 14% de la marge au détail a été prélevée sur chaque litre d'essence vendu en 2013. Les Québécois auraient dû avoir accès à de meilleurs prix qu'en 2012, et c'est le contraire qui s'est produit. On peut raisonnablement en déduire que le prix à la pompe n'est pas fixé en fonction du prix de la matière première, sans égard aux indicateurs du marché, au prix du brut et à la raffinerie. »
Serge Cardin rappelle les conséquences que cela entraîne dans tous les secteurs d'activité. « Le coût de l'essence a un impact direct dans la vie des citoyens, et pas seulement dans leurs déplacements. Il affecte le transport des marchandises et donc le prix des denrées alimentaires, la mobilité des personnes pour leur emploi, le prix du transport en commun, le prix du chauffage, même. Ça a un impact immense sur notre activité économique. »
Un engagement clair pour encadrer le prix de l'essence
« Si on pouvait prétendre à l'existence d'un marché concurrentiel, il n'y aurait pas lieu d'intervenir. Mais les situations exceptionnelles commandent parfois des mesures exceptionnelles. Si le politique ne s'en occupe pas, personne ne va s'en occuper » affirme Serge Cardin. « Un sondage de Léger Marketing, mené en 2010, indiquait que 88% des Québécois étaient d'accord avec une règlementation du prix de l'essence à la pompe. La population a dénoncé l'inaction des politiciens à l'égard de cette problématique par le passé, et la Chambre de commerce de Sherbrooke a mené une campagne pour réclamer des mesures de contrôle du prix de l'essence. Je les ai entendus, et il est temps de passer à l'action. »
Serge Cardin prend un engagement ferme pour faire en sorte que la population paie son essence à un prix réaliste, qui tient compte des indicateurs réels du marché. « En 1997, le gouvernement du Québec a instauré un prix plancher, parce que les grandes pétrolières voulaient la peau des indépendants en vendant l'essence en bas du prix coûtant. Aujourd'hui, ce sont les citoyens qui font les frais du manque d'encadrement du prix de l'essence. Il convient de se questionner sur la voie à prendre pour instaurer un mécanisme qui assure que les citoyens paient un prix juste pour leur essence. »
« Au lendemain de l'élection du prochain gouvernement du Parti québécois, je m'engage donc à mettre sur pied un comité de travail, composé d'élus et d'experts, qui aura pour mandat de déterminer les solutions concrètes pour remédier à cette problématique. Comptez sur moi pour que les recommandations de ce comité soient mises en oeuvre. Il est temps d'imposer des barèmes pour encadrer le prix à la pompe, pour protéger l'intérêt public », conclut Serge Cardin.