NDLR (note de la rédaction)
Dans l'article paru sous le titre « La réorganisation des paroisses se poursuit, À Cookshire 80 fidèles se renseignent », une très fâcheuse erreur s'est produite. Le texte paru en page 19 de l'édition du 26 février 2014 (vol. 28, no 4) n'était pas celui qui devait paraître, ce n'était qu'une ébauche à retravailler, un premier jet. Le texte final qui aurait dû paraître est le suivant. Acceptez, pour cet imbroglio et les problèmes qu'il a pu générer, toutes nos excuses.
« Vers un nouveau réseau de collaboration, en route vers l'église de demain », c'est sous ce thème que s'opèrent de grands changements dans la vie paroissiale de l'unité pastorale Saint-François, qui correspond approximativement à la MRC du même nom. Daniel Gilbert, curé et responsable de cette entité, en était à sa troisième présentation. En gros, 9 paroisses n'en feront plus que deux. Chaque nouvelle paroisse sera dotée d'un conseil de fabrique et d'une équipe de pastorale pour assurer le bon fonctionnement administratif et pastoral des nouvelles paroisses.
Le curé Gilbert, accompagné de Mgr Roger Roy, vicaire, de Gérard Bégin, ancien curé de l'Unité St-François, et de l'abbé Guy Boulanger, chancelier et vicaire général à l'archevêché de Sherbrooke, a rencontré quelque 80 fidèles qui provenaient de Cookshire principalement puisque d'autres rencontres avaient lieu dans l'unité. Il voulait leur expliquer les implications qu'aura cette réorganisation tout en les incitant à occuper un plus grand rôle dans la pastorale et la transmission des valeurs catholiques.
Rappelons que dans un premier temps, le curé Gilbert en avait déjà informé les fidèles de Bury, de Bishopton, de Dudswell, de Notre-Dame-de-la-Garde et St-Louis-de-France qui seront regroupés dans la nouvelle paroisse étendue de Saint-Louis-de-France. Lors de la prière prononcée en début de rencontre, il était demandé aux paroissiens concernés « de faire volontiers les concessions nécessaires et d'écarter tout esprit de rivalité, de jalousie, de méfiance et de suffisance. » Le message a porté. Malgré les chamboulements à prévoir, les personnes présentes se sont montrées ouvertes aux propos du curé.
Mgr Roy a résumé l'histoire, qui depuis le début des années 60, a conduit à ces changements au sein de l'Église. Les bouleversements des 50 dernières années ont fait en sorte qu'il y a moins de vocations religieuses, que le nombre de pratiquants a diminué, que les campagnes ont subi le phénomène de l'exode de la population rurale au profit des grandes villes rendant le ministère du prêtre plus compliqué tant au niveau de la gestion du patrimoine que de la vie spirituelle.
Le curé Gilbert, qui a reçu de l'évêque le mandat de réaménager les paroisses en fonction du nouveau contexte, a bien pris la précaution de séparer les notions de pastorale et de responsabilités civiles et pécuniaires. « La loi de la fabrique est provinciale et dépend de l'inspecteur général des institutions financières », a-t-il martelé à plusieurs reprises, tandis que la paroisse dépend de l'archevêché. Il a précisé que le rôle des fabriques est de gérer le budget d'une communauté et que « la paroisse est un territoire où il peut y avoir plusieurs communautés et clochers », explique le pasteur. Ce qui est une bonne nouvelle c'est que même si on abolit des fabriques et des paroisses, on conserve les églises et les communautés qui les animent.
La nouvelle structure fera en sorte que les responsabilités seront partagées et plus facile à gérer pour un seul curé qui pourra se consacrer mieux à son rôle qui est de visiter les malades, distribuer les sacrements et participer à la formation des responsables de communauté qui auront des tâches pastorales plus grandes à assumer.
Présentement, les neuf paroisses ne sont pas organisées pour réaliser leur mission. Seul le conseil de fabrique assume le rôle administratif et pastoral, ce qui n'est pas dans l'ordre des choses. Les communautés doivent mettre sur pied des équipes d'animation communautaire pour assurer pleinement leur responsabilité de la transmission de la foi, précise l'abbé Gilbert.
Une inquiétude souvent soulevée par les gens est de savoir ce qui arriverait avec leur argent si un jour ils devaient fermer et vendre leur église, ce qui n'est pas le cas présentement. Le curé leur répond que l'argent suit les paroissiens, c'est-à-dire qu'il reste à la paroisse à laquelle ils sont rattachés et ne va pas à l'archevêché comme certains le prétendent.
Les étapes à venir: pour réaliser ce projet, les assemblées de fabrique doivent passer une résolution indiquant leur acceptation de fermer leur paroisse pour joindre la future paroisse. Concrètement, cela veut dire que les fabriques de Bury, St-Mathias, Sawyerville et St-Isidore seront abolies par l'inspecteur général des institutions financières du Québec et se joindront à la paroisse St-Camile-de-Lellis pour former une paroisse gérée par une fabrique, mais mettront sur pied un conseil de gestion dans leur communauté. Un compte bancaire sera ouvert pour chaque communauté afin que leurs deniers soient bien à leur nom et ne soient pas fusionnés dans un grand compte. Donc chaque communauté conserve la gestion de leur argent, mais sous la supervision de la nouvelle fabrique qui veille à la protection légale des avoirs de tous. Ce sera aussi la même chose pour les autres paroisses de l'unité St-François.
Après l'étape des résolutions passées dans chaque fabrique, un concours aura lieu pour trouver le nom des deux nouvelles paroisses qui sera expliqué aux gens lors des célébrations dominicales. « Les deux paroisses auront un nouveau nom, mais chaque communauté conserve le nom de son patron actuel », affirme le curé. Par exemple, un baptême pourra avoir lieu dans la nouvelle paroisse, mais célébré dans la communauté St-Raphaël de Bury. L'identification au saint patron de leur communauté depuis la fondation de celle-ci demeure ainsi intacte.
Tous ces changements devront se faire d'ici la fin du mois de juin 2014 afin de recommencer l'année pastorale en septembre dans les deux nouvelles paroisses et regarder vers l'avant.
Ces changements, faut-il encore le rappeler, sont proposés pour faire face au contexte social actuel. Ils se conforment aussi à l'impératif de trouver une formule pour répondre aux désirs de l'évêque qui fait face à d'énormes défis de fournir aux paroisses des ressources nécessaires pour la mission dans un contexte de pénurie de prêtres alarmante et enfin pour soulager la tâche administrative et la responsabilité civile du clergé pour qu'il se consacre plus adéquatement à sa mission pastorale.