Lors du brunch des maires qui s'est tenu dernièrement au Restaurant de l'aéroport, Chantal Ouellet, mairesse de Scotstown, a lancé l'idée d'une « fusion » de municipalités pour se « donner une masse critique pour être capable de s'en sortir ». Du même souffle, elle ajoutait que c'est « une perche que je tends à tout le monde ».
Pour éviter toute méprise, elle a préféré utiliser le terme « regroupement » plutôt que fusion lors de l'entrevue téléphonique qu'elle a accordée au Journal le Haut-Saint-François. Elle voulait ainsi prévenir toute confusion entre, d'un côté, le processus gouvernemental qui a forcé des municipalités à se jumeler, et de l'autre, une collaboration consentie entre deux ou plusieurs agglomérations. « Malgré tout, reconnaissait-elle, les fusions ont apporté beaucoup, malgré des problèmes que cette décision a entraînés. »
Originaire de la région du lac Pohénégamook, dans la région du Bas-Saint-Laurent, Mme Ouellet sait de quoi elle parle quand elle avance l'idée de regroupement. Depuis 1974, quelques municipalités de ce secteur se sont réunies en une seule entité pour mettre en commun leurs ressources. Le conseil municipal se compose de gens provenant indistinctement de l'un ou l'autre patelin. « On y travaille pour une ville, pas pour un quartier », explique la mairesse de Scotstown, ajoutant que « c'est le peuple qui tient le pouvoir. »
Revenant aux cas des villes et villages du Haut-Saint-François, Mme Ouellet fournit l'exemple d'une formation à laquelle participeront des élus et des employés des municipalités limitrophes à La Patrie. Dans le but de favoriser la mise à jour des réelles responsabilités d'un conseil et de ses employés, et du travail à accomplir, La Patrie les a invités à participer à une formation offerte par le CÉGEP Sorel-Tracy qui propose ce genre de cours tant aux élus qu'aux étudiants.
Ces formations sont différentes de celles que donnent l'UMQ et la FMQ, précise le maire de La Patrie, Bruno Gobeil. Ce sont des cours avec thématique destinés à informer les nouveaux élus et les permanents de leurs rôles, de leurs responsabilités respectives et des tâches qu'ils ont à réaliser. Ils découvriront l'art d'exercer une influence positive, dynamique et constructive. Pour y arriver, ils exploreront diverses approches pour susciter la mobilisation et l'atteinte d'objectifs en découvrant des moyens de communiquer efficacement et d'échanger sur la « chose municipale ».
Le nouveau magistrat de la municipalité hôtesse se dit favorable à la collaboration et au bon voisinage entre les municipalités, tout en insistant pour que chacune mise sur ce qui la caractérise. Au moment de rédiger cet article, il annonçait 32 inscriptions.
Cet exemple de regroupement, précise Mme Ouellet, pourrait porter sur des services que doivent fournir toutes les localités. Elle avance celui de la cueillette des ordures et du partage de certains équipements pour assurer la couverture de risque, entre autres. Constatant que les différents gouvernements transfèrent de plus en plus de responsabilités aux villes et villages, la mairesse croit fermement que des regroupements en tout genre doivent se conclure entre les agglomérations qui partagent une problématique semblable.
« Et le tourisme? » Sur ce sujet, Mme Ouellet a rappelé que la défunte Société intermunicipale de développement touristique du mont Mégantic avait réuni autour de la même table les municipalités de Val-Racine, Notre-Dame-des-Bois, Chartierville, Hampden, Scotstown et aujourd'hui fusionné Ditton et La Patrie. Toutes ensemble, elles avaient fait énormément pour la reconnaissance du potentiel de cette région.
À la lumière des énergies et des sommes d'argent qui sont investies par les municipalités « périmontméganticoises » pour l'ajout de sentiers, de pistes cyclables, pour des développements tenant compte des caractéristiques des milieux comme la présence d'un centre d'interprétation de l'or à Chartierville, l'espoir d'un développement harmonieux est prévisible.