Les jeunes hommes au Québec sont particulièrement exposés aux risques de troubles neurologiques faisant suite à un accident grave. Les progrès réalisés dans le diagnostic, les pronostics et la réadaptation sont d'autant plus capitaux que les chiffres des accidents graves ne montrent aucune faiblesse.
Des statistiques qui font froid dans le dos
Selon la Fondation Martin-Matte, au Québec, tous les ans :
- on dénombre 13 000 nouvelles victimes d'un traumatisme crânien
- 3 600 d'entre elles ne retrouveront jamais leur autonomie, soit 10 personnes par jour
- un Québécois subit un traumatisme crânien sur les routes du Québec toutes les 4 heures
- 45 % des traumatismes crâniens sont causés par des accidents de la route
- 3 victimes sur 4 sont des hommes de moins de 35 ans
- 29 % des traumatismes crâniens sont causés par des chutes
- 10 % des traumatismes crâniens sont causés par un accident de travail
- chez l'enfant, 30 % des traumatismes crâniens sont causés en pratiquant un sport ou un loisir
- 40 % des traumatisés crâniens sont des cas modérés et graves
- moins de 35 % des traumatisés crâniens retourneront au travail
- la dépression touche 40 % des traumatisés crâniens
- le traumatisme crânien est la cause de décès principale chez les Québécois âgés de moins de 35 ans
Si dans la majorité des cas les patients s'en tirent avec une commotion cérébrale et une à deux semaines de repos sans trop de séquelles, 15 % à 30 % demanderont des soins et un suivi beaucoup plus longs.
Un point sur les TCC
Centre de référence en traumatologie, l'Hôpital de l'Enfant-Jésus (HEJ) à Québec reçoit à l'Unité des soins intensifs plusieurs cas de TCC (traumatisme craniocérébral) par semaine, légers, modérés ou graves. Leur nombre varie selon la saison. La majorité des traumatismes sont associés à un TCC et les patients sont relativement jeunes.
Les TCC graves sont principalement provoqués par des accidents :
- de la route
- de véhicule motorisé (moto, scooter, etc.)
- de sport (ski, planche à neige, football, hockey)
Ils font l'objet d'une scrutation particulièrement importante en recherche clinique appliquée afin d'améliorer les prises de décision, le niveau de soins à prodiguer et les pronostics de réadaptation.
La phase de réadaptation
Après un grave accident viendra le temps de contacter un centre de réadaptation neurologique et être accompagné par une équipe pluridisciplinaire aidera à surmonter ces moments difficiles. C'est la phase de conditionnement physique adapté.
Avec l'appui de technologies qui évoluent sans cesse c'est une épreuve qui se vit aujourd'hui bien différemment. Les défis s'abordent comme des recherches de performance et la réadaptation peut même se passer dans le confort de son foyer.
Les nouvelles technologies combinées aux transmissions d'informations à hautes vitesses permettent désormais ces prouesses qui jouent un grand rôle dans la phase de réapprentissage.
Au-delà du bien-être physique, de la prévention et de la diminution des effets secondaires de la pathologie, le conditionnement physique adapté améliore la santé psychologique, le sommeil et la confiance en soi.
Réapprendre à vivre
L'étymologie même du mot « patient », qui peut avoir plusieurs significations, mais qui se rejoignent, explique la corrélation avec l'idée de quelqu'un qui souffre, qui supporte, qui subit. Les progrès enregistrés peuvent être terriblement lents et mettre à rude épreuve.
Le slameur français Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, a été victime d'un grave accident en 1997. Sa reconstruction physique et psychologique vient d'être mise en scène dans un film autobiographique sorti en mai dernier dont le titre n'a pas été choisi au hasard : «Patients ».
Pourtant, cette aventure se veut positive et même parfois pleine d'humour. Réapprendre à vivre après un grave accident suppose l'apprentissage d'une nouvelle forme de patience qui vient s'intégrer dans cette nouvelle vie et qui est à célébrer comme une vertu.