Un mot dans l'agenda, un billet de mauvais comportement, qu'est-ce qu'on fait avec ça?
« Cette semaine, mes deux enfants, pas juste un, les deux sont arrivés avec des messages dans l'agenda. Le plus vieux a été retiré de la classe parce qu'il parlait et la plus jeune parce qu'elle a été irrespectueuse avec une autre élève. Mes conséquences ne semblent pas efficaces, parce que cette année, c'est à répétition. Me semble que j'ai fait le tour. As-tu une solution? » K.L.
Bien sûr! En même temps, j'ai une approche différente n'incluant pas de punitions et de conséquences. Quand votre enfant a mal agi à l'école ou a enfreint des règles, sa conséquence, il l'a déjà eu à l'école. Votre rôle en est un d'écoute et de compréhension... je m'explique.
La réaction habituelle d'un parent
La plupart du temps, le message que le parent veut transmettre à son enfant est : « Je comprends pourquoi tu as eu ce billet, il faut suivre les consignes et j'appuie la décision de l'école. » Et pour le démontrer, il ajoute une conséquence ou une punition comme :
- L'empêcher d'aller pratiquer son sport;
- Lui interdire sa tablette;
- Le faire coucher plus tôt;
- Lui retirer un privilège;
- Le priver de ses amis.
Cette façon de faire n'a pas l'impact que l'on souhaite. Elle nous éloigne de l'enfant, car il n'a pas l'impression qu'on le comprend. Elle ne lui donne pas le goût et les moyens de faire autrement la prochaine fois. En ajoutant une punition, on enseigne à notre enfant que si on veut voir un comportement différent, on doit faire peur à l'autre ou lui enlever quelque chose qu'il aime. Comme nous servons de modèle, lorsqu'il le pourra, il utilisera à son tour cette technique avec les autres!
À l'école, les adultes responsables sont intervenus. Notre enfant a déjà vécu la conséquence de son geste. Et maintenant, ils nous informent de cette situation dans le but que nous ayons une conversation avec notre enfant afin de le lui faire prendre conscience de l'impact de son comportement ou de son geste et l'aider à faire un choix différent la prochaine fois.
3 étapes pour intervenir autrement et avoir des résultats différents
1. S'intéresser à l'enfant et la situation : Allez viens, raconte-moi!
Laisser l'enfant nous raconter sa version des faits en évitant de jouer le rôle de détective. Mettre nos jugements de côté et pratiquer l'écoute active afin de comprendre la situation et le point de vue de votre enfant. Ce qu'il a perçu, ce qu'il a ressenti, comment il a vécu cet événement.
Remplacez les phrases suivantes :
« Ben voyons, comment ça que tu as fait ça », « tu sais qu'il ne faut pas faire ça », « qu'est-ce qui t'a pris? »
Par une intervention compréhensive, un reflet :
« Je vois que tu ne trouves pas ça juste parce que d'autres élèves parlaient et tu as été la seule à avoir le message dans l'agenda. »
« Oui je comprends ton point de vue. »
« Je vois que tu étais fâchée et que c'était difficile pour toi. »
2. Lui faire voir l'autre côté de la médaille
Maintenant qu'il se sent compris, l'amener à voir le point de vue de l'adulte qui lui a donné une conséquence. Qu'est-ce que ce dernier a vu, quelle directive n'a pas été respectée et la raison de sa décision.
« Qu'est-ce qui pourrait arriver si ton enseignante laissait tout le monde parler sans intervenir? Est-ce qu'elle remplirait son rôle? »
« Pourquoi crois-tu qu'elle juge important que tu remettes tes travaux? Quel est son but selon toi? »
« Le rôle d'une bonne éducatrice est de veiller à la sécurité physique et psychologique de tous les enfants. Maintenant que tu n'es plus sous le coup de l'émotion, est-ce que tu comprends la raison de ce billet? »
« Dans le cas contraire, aurais-tu voulu qu'un adulte intervienne aussi? »
« Tu dis qu'il t'a insulté en premier. Je comprends que c'est difficile. Qu'est-ce que tu aurais pu faire d'autres, qu'elles étaient tes possibilités afin d'éviter cette conséquence? »
3. Enseigner
Pour éviter que la situation ne se reproduise, on peut :
- Lui enseigner comment ignorer les distractions autour qui l'empêchent de se concentrer;
- Lui apprendre à rester centré sur la tâche;
- Voir avec lui un truc pour maîtriser ses émotions;
- Discuter de ce qu'il pourrait dire la prochaine fois : « je n'aime pas que tu me pousses »;
- L'inviter à demander de l'aide à un adulte.
Le but est de donner le goût à l'enfant de faire mieux la prochaine fois, de lui faire comprendre les raisons pour lesquelles on lui demande telle ou telle chose et les autres possibilités qui s'offrent à lui.
On peut jouer à faire semblant, à faire comme si la situation se présentait à nouveau pour se pratiquer et ensuite faire un suivi : « on s'en reparle dans quelques jours pour voir si ce truc t'aide. »
On choisit ainsi d'être un parent inspirant en le faisant réfléchir au lieu de lui taper sur la tête. Cette approche n'est pas une garantie. Elle démontre toutefois à notre enfant qu'il est important pour nous et que nous avons confiance en lui. Que nous savons qu'il est en apprentissage, en évolution! En discutant avec lui, on lui donne des outils pour son avenir pour qu'il se sente capable de faire des choix qui sont bons pour lui et les autres!
Bonne semaine! Donnez-moi des nouvelles de cette approche!