En
2061, le Québec comptera 2,1 millions de personnes de plus qu'en 2011. Ces
résultats, tirés des Perspectives démographiques du Québec et des
régions 2011-2061 (ISQ), indiquent aussi que la proportion de personnes
âgées de 65 ans et plus devrait passer, d'ici 2051, de 16 à 28 %.
Malheureusement, plus du tiers des Canadiens âgés de 85 ans et plus souffrent
de la maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée alors que 90 % de
leurs soins à domicile sont fournis par leur famille ou des amis (Statistique
Canada, 2008).
Ces
signes d'un Québec vieillissant mettent en relief toute l‘importance des
proches aidants, lesquels contribuent au mieux-être de nos aînés en perte d'autonomie,
et confirme la question du prendre soin comme enjeu de société. Ainsi, on
dénombre au Québec pas moins de 370 000 aidants fournissant des soins et
du soutien à raison de plus de cinq heures par semaine à un aîné, et ce, sans
rémunération (Statistique Canada, 2006). Contrairement à la croyance, les
proches aidants d'aînés ne sont pas tous eux-mêmes très âgés. Au contraire, ce
sont majoritairement des femmes de 45 à 65 ans qui occupent un emploi et
assument des responsabilités familiales.
« C'est moi qui aide, ce n'est pas moi qui ai besoin »
Souvent très engagés auprès de leurs proches, les aidants
éprouvent parfois de la difficulté à légitimer leurs demandes d'aide. « On
constate que, le plus souvent, les proches aidants ne demandent rien pour eux,
souligne le Dr Michel Boivin, directeur général de l'Appui pour les proches
aidants d'aînés du Québec ». Pourtant, ce soutien, les aidants en ont un
criant besoin: que ce soit en raison du stress, de la détresse ou de la fatigue
liés à leur engagement, ils courent le risque de s'épuiser et d'y perdre leur
propre santé. « C'est pourquoi les professionnels de la santé doivent
demeurer attentifs à ce partenaire silencieux qui accompagne leur
patient et les référer le plus précocement possible à des organismes qui
leur sont dédiés », rappelle le Dr Boivin.
Les proches aidants d'aînés québécois représentent les
tout premiers partenaires du soutien à l'autonomie. C'est donc en soutenant la
dyade que forment l'aidant et l'aidé que nous réussirons à retarder le plus
possible l'institutionnalisation de nos aînés.