Normand Drouin, domicilié sur le chemin de la Nation à Saint-Isidore-de-Clifton, réclame depuis plusieurs mois pour ne pas dire années, de la municipalité, qu'elle applique la réglementation concernant les fosses septiques. Ce résidant mentionne que des voisins déverseraient leurs eaux usées dans les ruisseaux et rien n'est fait alors que lui se conforme aux règles établies.
M. Drouin se sent lésé en regard des autres. « Moi, je suis pénalisé. Je paie plus cher parce que je suis conforme. Ça donne une plus-value à ma propriété, parce que je respecte les lois. Les autres, qui sont non conformes, ne sont pas évalués aussi cher et paient moins de taxes. J'ai demandé à la municipalité d'envoyer une lettre aux citoyens leur demandant de se conformer le 2 février 2016. J'ai fait plusieurs sorties, mais ça ne grouille pas. J'ai fait une demande à la MRC pour avoir la liste des citoyens qui ne sont pas conformes. J'ai demandé à l'environnement d'obliger des personnes à se conformer. L'environnement a contacté la municipalité par téléphone. » M. Drouin mentionne avoir adressé une plainte au ministère de l'Environnement concernant trois voisins. « Un seul s'est conformé. On fait quoi avec les deux autres », de questionner M. Drouin.
Le maire de Saint-Isidore-de-Clifton, Yann Vallières, dit comprendre le sentiment de M. Drouin, mais assure que la municipalité intervient dans le dossier. « On a envoyé des lettres à ceux qui ne sont pas conformes » tout en assurant que le suivi serait fait. « Les gens doivent se conformer à la réglementation », d'insister M. Vallières. D'ailleurs, la municipalité travaille présentement sur une réglementation pour forcer les contribuables récalcitrants à se conformer. Le maire est clair « tous les citoyens non conformes devront se conformer. On va commencer par ceux qu'on connaît. Après, on va faire tous les rangs et résidences. »
Programme d'aide M. Vallières mentionne que la municipalité est consciente des coûts qu'engendre une telle mesure pour les citoyens. C'est pourquoi, explique-t-il, que les élus sont à concocter un programme d'aide financière qui pourrait alléger le fardeau monétaire. « On prépare une façon qu'on pourrait financer sur 10 ans. Ça pourrait être la municipalité qui prêterait aux résidents. » Pour ceux qui se conformeraient rapidement, il pourrait même y avoir une forme de ristourne, d'ajouter le maire tout en précisant que le programme est toujours à l'étude. Dans le souci de réduire les coûts, le maire mentionne que les employés municipaux pourraient effectuer des travaux avec l'excavatrice. « On veut aider le plus possible », insiste le maire.
M. Vallières assure que la démarche est sérieuse. Les citoyens auront l'opportunité de s'inscrire au programme d'aide qui se fera en deux vagues; d'abord vers la fin de septembre ou octobre prochain et l'autre le 31 décembre « pour ceux qui n'auraient pas embarqué », d'exprimer le maire. M. Vallières mentionne que la démarche vise tous les résidences et chalets. Les travaux devront s'amorcer au printemps 2018, précise le maire. Ce dernier mentionne que tous les citoyens devront se conformer à la nouvelle réglementation sous peine de pénalités et amendes sévères. « Il y aura des amendes salées pour ceux qui ne seront pas conformes », d'assurer M. Vallières.
Pour sa part, M. Drouin s'interroge sur l'efficacité de la nouvelle mesure envisagée. « C'est la même chose qu'en 2009 et ça n'a pas fonctionné. » M. Vallières prétend que la démarche est différente. Dans l'ancienne formule, la municipalité procédait par appel d'offres et devait faire un devis. « Les contracteurs chargeaient le double et le triple. On a essayé de faire une zone cible, mais le coût était trop élevé. On est retourné au système individuel avec une forme de financement supportée par la municipalité » d'expliquer le maire.