L'École primaire des
Trois-Cantons de Saint-Isidore-de-Clifton... une école saine et en action, tel
est le projet éducatif de cette institution. Et pour cause! Deux jeunes de la 6e
année ont pour leur part agi.
Alexandre Mercier et Émile Pouliot se sont rendus
au Parlement de Québec pour vivre les processus de la vie démocratique que
l'Assemblée nationale du Québec emploie pour déposer, discuter et adopter des
lois qui régissent le quotidien des Québécoises et Québécois. De plus, depuis
avril dernier, le Club des petits déjeuners procure aux écoliers un repas
matinal tout santé au coût de 1 $ par semaine.
Délégués à l'Assemblée nationale
Alexandre Mercier et Émile Pouliot, finissants
à l'École des Trois-Cantons, se sont rendus à Québec pour la 18e
législature du Parlement écolier à l'Assemblée nationale. Ils devaient analyser
et adopter avec des amendements deux projets de loi. Le premier portait sur les
renseignements nominatifs et photos personnelles affichés sur le Web. Le
second, suggérait un congé à accorder à tous les étudiants à l'occasion de la
Journée mondiale de la Terre, congé destiné à participer à des activités
scolaires en lien avec la thématique.
Alexandre, pour l'occasion, député d'Iberville,
s'est opposé, lors de la première séance, au projet de loi no 1 portant sur
l'affichage d'informations personnelles sur les réseaux sociaux. Selon lui, ce
projet était inapproprié puisque trop contraignant. « C'est une loi
inutile et je vote contre », a-t-il annoncé en Chambre. Pour démontrer son
point de vue, il a utilisé l'exemple du site Linkedin. Il a fait remarquer à
l'Assemblée que les professionnels y enregistrent leurs données individuelles
et professionnelles pour se faire connaître. Il a martelé son propos d'un coup
de poing éloquent sur son pupitre d'élu. Le projet qui prévoit l'interdiction
d'afficher les renseignements nominatifs sur les réseaux, l'embauche d'agents
de surveillance et qui annonce des sanctions, entrent, selon lui, en
contradiction avec la Charte et les lois sur les libertés civiles. De plus,
a-t-il constaté, les « notions déposées sont mal appropriées ». Comme
solution à ce fléau, il proposait d'investir dans l'éducation populaire pour
sensibiliser les gens au danger de s'épancher sur le Net.
Émile Pouliot, occupant le siège du député de
Chomedy, a défendu le projet de loi préconisant un congé lors de la Journée
mondiale de la Terre. On souhaitait que les écoliers participent à des
activités préparées par leur école. Il est intervenu à l'étape de la sanction
de l'énoncé final, à l'occasion du discours de clôture. Ce texte définissait
les obligations des commissions scolaires, des institutions d'enseignement et
des élèves et prévoyait des pénalités. « Comme vous le savez, M. le
Président, notre environnement n'est pas en très bon état. Et qui va payer pour
ça? C'est nous, M. le Président, la jeunesse », a-t-il affirmé. Conscient
que ce projet de sensibilisation des jeunes à mieux protéger la planète aura
des retombées insuffisantes pour corriger le tir, il admet « que c'est un
pas dans la bonne direction. Je vote pour. »
Émile a beaucoup aimé son voyage. Il
expliquait, lors d'une entrevue téléphonique, qu'il avait reçu le projet de loi
et qu'il l'avait travaillé à l'école avant de se rendre à Québec. Sur place, il
a participé aux négociations pour amender le projet. Une de ces modifications,
se rappelait-il, portait sur le temps consacré à l'activité qui devait être
ramenée à une demi-journée. Bien qu'hésitant sur la notion de démocratie, il a
su nommer le député de son comté, Ghislain Bolduc. Le jeune homme poursuivra, à
la rentrée scolaire, ses études à la Cité-école Louis-Saint-Laurent. Marqué par
son expérience, il va déposer sa candidature pour y occuper le poste de
représentant de la 1re secondaire.
Alexandre, pour sa part, se voit mal dans le
rôle de député. « Ce n'est pas mon style d'être politicien »,
reconnaît-il. Son voyage, il l'a « vraiment aimé. » Le discours qu'il
a prononcé en Chambre, il l'a lui-même composé. « Oui, j'ai travaillé fort
pour le préparer », avoue celui qui s'est inscrit au Triolet en septembre
prochain.
Club des petits déjeuners
En accord avec le conseil d'établissement de
l'École des Trois-Cantons, Kathy Lapointe, directrice, avait déposé, il y a
trois ans, une demande auprès du Club des petits déjeuners du Québec pour
offrir un service semblable à l'école. « Ce n'est qu'au printemps que la bonne
nouvelle est arrivée », écrit-elle. Depuis avril, dans une cuisine aménagée en
partenariat avec la municipalité et la MRC du Haut-Saint-François, Chantal
Lemire et son équipe bénévole servent de bons petits déjeuners chauds et
variés. Ils sont composés de crêpes, de gaufres, d'oeufs, de sandwichs au
fromage, de rôties ou de céréales avec deux choix de fruits accompagnés d'un
yogourt et d'un jus ou de lait. Une soixantaine d'enfants sont inscrits au
programme. Pour lancer le projet, l'organisme québécois a offert un soutien
financier, matériel et humain pour sa mise en place », conclut Mme Lapointe.