Notre époque célèbre les réussites et les exploits. Surtout dans le monde du sport et de l'olympisme. Les succès de Marcel Aubut et des olympiens canadiens ont été reconnus à bon droit partout au pays. Merci pour ce que vous nous avez apporté de meilleur.
Marcel Aubut avait aussi des failles, occultées pendant longtemps par ses réussites très publiques. Elles ont finalement fait surface, grâce au courage de certaines victimes. Merci également à celles-ci, puisque leur courage, comme c'est chaque fois le cas, a encouragé d'autres victimes à prendre la parole, et pas seulement contre Marcel Aubut.
Marcel Aubut a rapidement affronté l'obstacle, sans se défiler, avec dignité, rigueur et courage: il a démissionné de la présidence du Comité olympique canadien, puis de son important bureau d'avocat. Il a fait vendredi une déclaration publique éloquente, tant par son contenu que par son langage corporel: il présentait des excuses sans réserve, espérait que ses victimes puissent un jour lui pardonner et assumait l'entière responsabilité de la crise qu'il faisait traverser à bien des gens qui ne l'avaient aucunement mérité.
Bien sûr, Marcel Aubut a pu demander conseil à une agence de relations publiques. Bien sûr, il a tout à gagner, personnellement et professionnellement, comme chacun de nous d'ailleurs, à sortir grandi de cette crise. Mais nous serions bien mesquins de ne pas savoir reconnaître la grandeur qui réside dans l'humilité. Surtout quand cette humilité n'est pas la qualité première que l'on reconnaît à des hommes comme lui.
Marcel Aubut a de grandes forces. Il a aussi des faiblesses. Comme nous tous. Qu'il soit capable de venir le reconnaître publiquement est une leçon de force qui lui fait honneur et qui invite chacun d'entre nous, comme il s'y est engagé pour lui-même, à essayer de «devenir une meilleure personne». Merci monsieur Aubut.
Dominique Boisvert, Scotstown