La téléphonie gratuite, ça vous branche ? Je suppose que oui, puisque normalement, un des grands plaisirs de la vie consiste à contrer l'avidité des grosses boîtes de télécoms.
Je vous parle de la fierté de pouvoir se démerder pour leur donner le moins de sous possible, sans jamais se priver du service. Appeler gratuitement son cousin à Matane, cela à partir d'un vieux iPhone cabossé sans carte SIM, d'un iPad de première génération que la gamine utilise pour dessiner ou d'un PC sous Win 7 malgré son âge, c'est le pied !
Car les compagnies de télécoms, c'est comme pour les pétrolières ou le Parti conservateur : on les regarde agir dans le sens contraire de nos intérêts, on les déteste et, pour éviter de se résigner, on essaie, quand on le peut, de ne pas les aider à prospérer. Une mission sacrée en vertu de laquelle j'ai testé, hier, quelques solutions gratuites, toutes à la portée du plus néophyte des technos-nouilles.
Premier constat, à une exception prête, toutes celles que j'ai essayées ont fonctionné et leur qualité générale m'est apparue acceptable. Ainsi, avec un iPad antédiluvien, un iPhone 3Gs, un iPhone 4S et un PC sous Win 7, non seulement j'ai pu m'entretenir avec un copain enfoui dans les abysses du 450 (il a utilisé un bloc-notes Dell), mais j'ai pu échanger avec Snouppix, un Snow Bird habitué à cette chronique, que j'ai retrouvé accablé par une vague de chaleur sévissant actuellement en Floride (il s'est servi d'un iPad2).
J'ai commencé mes tests avec des apps iOS et Android, soit Telecall et MagicJack (pour ne citer que ces deux exemples). Ce sont deux gratuiciels qui n'exigent pas que l'on s'abonne à quoi que ce soit et avec lesquels on compose le numéro de téléphone (filaire, IP ou cellulaire) d'un correspondant (on ne peut recevoir d'appels). On les installe et on les utilise. Tap tap, c'est tout. Un pavé numérique apparaît à l'écran de notre dispositif, on tape le numéro à rejoindre et le tour est joué.
Le territoire desservi gratuitement semble être le Canada et les États-Unis, la qualité audio est correcte et il n'y a pas de latence. Ce qui me plaît surtout, c'est que cette techno rend possible l'utilisation de bidules non conçus au départ pour téléphoner, dont le iPad ou le iPod touch d'Apple. Il leur suffit d'être connectés à un réseau WiFi.
Côté vidéoconférence, j'ai d'abord essayé une app Windows ramassée gratos chez Intel AppUp, un mini souk exploité par la géante mondiale du processeur. http://www.appup.com/app-details/Tango-Video-Calls Il s'agit de Tango Video Calls, une sorte d'iPhone virtuel dont on dit grand bien et qui s'affiche sur notre écran de PC (Win XP, Vista et 7, 32 ou 64 bits). Plus tatillonne à installer que les autres apps, je n'ai pu la tester. D'une part, je n'ai jamais pu entrer le code de vérification envoyé par SMS, d'autre part, je ne connaissais aucun abonné à ce service. Je l'ai donc flochée.
Par contre, je me suis bien amusé avec Skype, une app qui elle, permet d'appeler gratuitement ceux de nos contacts qui sont abonnés au service gratuit de Skype (Microsoft). Contrairement à Tango, la configuration est un jeu d'enfant. Bien sûr, le iPad 1 n'a pas de caméra, mais on peut quand même parler. Je vous précise qu'ici, j'ai testé avec un iPhone 3GS ne disposant pas d'une carte de service (SIM) et ce fut impeccable.
Reste que le nec plus ultra fut FaceTime, un gratuiciel Apple qu'on retrouve dans les iMachins et les Mac. Dans le carnet de contacts, on tapote la fiche d'un correspondant. On appuie sur le bouton FaceTime et, pour peu que notre ami soit disponible et en possession d'un appareil pouvant utiliser FaceTime (ça exclut tout ce qui n'est pas Apple), on se retrouve en vidéoconférence avec, dans le cas du iPhone 4 ou du iPad 3, deux caméras que l'on peut alterner. Encore là, les appareils utilisés doivent être interconnectés par réseau WiFi.
Tout cela sans dépenser un sou et en utilisant, le plus possible, de la vieille quincaillerie à qui l'on peut redonner vie ! On dit quoi, les amis, à Tonton Nelson ?
Quelques petites vites
Bonne nouvelle pour les équipes de Microsoft qui sont en train de finir le développement de Windows 8. Non seulement Mozilla travaille présentement sur une mouture de Firefox taillée sur mesure pour l'interface Metro et sa logique, Google vient d'annoncer qu'elle en fera autant pour Chrome. Si vous vous êtes amusé sous Metro avec Internet Explorer 10, le fureteur inclus par défaut dans Win 8, vous n'aurez pas de difficulté à imaginer les grandes différences qui apparaîtront dans FF et Chrome à comparer avec leurs versions actuelles.
Encore un truc sur Windows 8. Mercredi dernier, Adrian Kingsley-Hughes a publié dans sa chronique quotidienne de ZDNet, la recette pour ne plus avoir Metro comme interface de démarrage.
Ce bidouillage (expliqué en anglais) qui nécessite une connaissance intermédiaire de Windows, s'accomplit en onze étapes. Quelqu'un se porte volontaire pour l'essayer ?
SIRI, ce robot audio à qui l'on peut demander des trucs si on dispose d'un iPhone 4S (à ne pas confondre avec la version « light », une fonction de dictée, dont Apple a gratifié ses récents iPad 3), comprend six langues, l'allemand, le japonais, le français et trois saveurs de l'anglais, soit celles de l'Angleterre, de l'Australie et des États-Unis. Dans cette logique de « langues distinctes », l'écossais est oublié, ainsi que l'anglais de Bangalore, pour ne prendre que ces exemples. Quant au français, c'est pire. Seul le parler de l'Île-de-France est proposé. Sont donc négligées, du moins dans la mouture actuelle du iOS, la 5.1, les autres parlures francophones, dont celle du Québec. J'ai beau tout faire pour éviter les irritants orthophoniques, SIRI ne me comprend pas toujours, l'enfoiré.
Ainsi, si je lui demande des trucs géocanadiens aussi bêtes que « où est Montréal », il s'excuse d'être con comme une pierre. Pour l'instant, seuls les Américains ont le privilège de se faire répondre intelligemment. Semblerait que c'est notamment pour cette raison qu'Apple ne l'aurait pas adapté aux besoins de notre biculturalisme et de notre spécificité canadienne.
Euh, excusez-la, mais je suis fou comme balai. Si vous cliquez sur l'image, ici à gauche, vous allez pouvoir admirer le petit être que ma grande fille (c'est la gamine à côté du vieux Mac) a dans son ventre, un petit d'homme avec un coeur qui bat et un petit cerveau en ordre de marche. C'est la première fois que ça m'arrive d'être grand-père et je ne sais pas trop si je dois partir sur la brosse, me faire catholique, aller monter la garde, armé jusqu'aux dents, près de l'appartement de la future maman (à la Maurice Druon), écrire un opéra ou entreprendre de faire plus d'exercice pour être un pépé en forme. SVP, ne m'envoyez pas de fleurs, je n'accepte que les chèques visés.