Le conseil des maires de la MRC du Haut-Saint-François pourrait écrire une page d'histoire sur la scène municipale au Québec par sa demande de modifier le mode de vote. Tout en conservant la double majorité, les élus demandent que soit tenu en compte le principe d'une municipalité un vote et non essentiellement en fonction de la population.
C'est par voie de résolution unanime que les maires ont demandé au gouvernement du Québec de leur permettre d'aller de l'avant avec le nouveau mode de vote à double majorité. Les élus sont dans l'attente d'une réponse, mais le préfet suppléant et maire de East Angus, Robert Roy, ne voit pas comment le gouvernement pourrait rejeter une résolution unanime des élus.
Le processus actuel accorde 1 vote par municipalité et un autre additionnel par tranche de 1 000 personnes faisant en sorte que certaines comme Cookshire-Eaton, East Angus, Weedon et Ascot Corner disposent de plusieurs voix alors que les autres de moins de 1 000 de population ne détiennent qu'un seul vote. Cela fait en sorte que quelques municipalités, les plus populeuses, peuvent à elles seules dicter la façon de faire puisqu'elles détiennent la majorité des voix et de la population. Le mode proposé à une municipalité un vote fait en sorte qu'il sera nécessaire d'obtenir une majorité de 8 municipalités sur 14. Toutefois, le nombre de personnes réunies à travers la majorité devra représenter plus de 50 % de la population soit 11 402 sur 22 802 personnes. Ce nouveau mode répond aux attentes des petites municipalités qui réclamaient depuis longtemps de revoir la façon de faire.
Les temps ont bien changé autour de la table des maires de la MRC du Haut-Saint-François. Il y a une époque, pas si lointaine, où l'atmosphère était à couper au couteau tellement elle était tendue. Aujourd'hui, il semble que ce soit du passé et les élus semblent plus enclins à travailler dans un respect mutuel.
Évidemment satisfait, le maire de La Patrie, Bruno Gobeil, mentionne que la formule reflète le souci d'une grande équité entre les municipalités, petites comme grandes, tout en ajoutant que les besoins de chacune sont pris en compte. Le mode proposé, précise-t-il « change toute la dynamique et nous oblige à regarder pas juste sur soi, mais sur l'ensemble. » Ce principe est valable autant pour les grandes que les petites municipalités. Il favorise l'échange et le travail en commun, d'exprimer le maire de La Patrie. M. Gobeil ajoute que l'atmosphère est bonne et cordiale autour de la table des maires. « Les gens expriment leurs opinions. Il y a des caractères forts, mais pas de façon négative. Ça se fait dans un souci d'échange et d'écoute », précise-t-il.
Avec le système toujours en vigueur, c'est la municipalité de Cookshire-Eaton qui détient le plus de votes puisqu'elle est la plus populeuse de la MRC. Le maire, Noël Landry, se montre confortable avec le mode proposé et ne croit pas que la municipalité s'en trouve pénalisée. « Moi, je n'ai jamais été contre. Ça respecte la démocratie à tous les niveaux. C'est plus harmonieux pour l'ensemble des municipalités », lance-t-il.
Le maire de East Angus, deuxième municipalité plus populeuse sur le territoire et préfet suppléant, Robert Roy, est satisfait de l'entente. Dans le procédé proposé, « les petites municipalités ne peuvent contrôler la MRC et les grandes ne peuvent s'imposer au détriment des plus petites. Ça va nous forcer à parler ensemble. On est en 2015; on peut-tu se parler plutôt que d'imposer », de lancer M. Roy. Ce dernier rappelle que le mode proposé correspond au profond désir de la préfet Nicole Robert. « Personnellement, je crois qu'on a une belle équipe autour de la table qui est pour la région », de compléter le préfet suppléant.