Développer
les milieux ruraux, voici le défi que se lancent les MRC du Québec, dont
l'Estrie.
Le colloque portant sur la migration et l'établissement des jeunes
chez nous, qui s'est tenu à Bury dernièrement, poursuivait les objectifs de
mobiliser les acteurs estriens, de découvrir et d'analyser des pistes de
solutions concrètes pour faire face à l'évolution démographique et aux
changements en ce qui concerne l'emploi dans notre région.
Depuis 1945, on a
constaté un long exode des habitants des campagnes et des villages. Beaucoup se
sont dirigés vers les grandes villes et les métropoles. On remarque aussi le
vieillissement de la population rurale. Ces informations assimilées, les
décideurs et les participants de l'Estrie ont décidé de s'unir pour inviter la
jeunesse à venir s'y établir. Quelque 150 élus et intervenants se sont
rencontrés pour discuter de moyens à promouvoir pour les attirer, eux qui
composent une masse de gens désireuse de trouver un emploi intéressant et une
qualité de vie supérieure.
Coprésidée par
Marie-France Bélanger, directrice générale du CÉGEP de Sherbrooke et Jacques
Demers, président de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de l'Estrie, cette
rencontre visait à outiller les interlocuteurs et les magistrats en brossant un
portrait des tendances démographiques à partir desquelles dégager des actions
concrètes à mettre en oeuvre pour les séduire et favoriser leur installation.
M. Demers exhortait les personnes concernées à trouver des solutions
innovantes. « C'était d'ailleurs la finalité du colloque », a-t-il
déclaré.
Mme Bélanger,
pour sa part, mentionnait que les institutions d'enseignement concentrées à
Sherbrooke offraient de nombreux programmes d'études et qu'ils attiraient
beaucoup d'étudiants provenant de partout au Québec et d'autres pays anglos et
francophiles. « Ils représentent tout un bassin de jeunes qui auront
peut-être un coup de coeur pour notre région », constatait-elle. Dans ce
contexte, des solutions novatrices se doivent d'être avancées pour les retenir
et satisfaire leurs besoins. « Ce colloque nous permet de nous mobiliser
en ce sens », invoque la directrice.
Alexandre
Blanchette, président du Forum jeunesse Estrie, reconnaît que le colloque a permis
de mobiliser tous les responsables autour de l'idée d'attirer des finissants en
région. Il annonce que la prochaine étape consistera à prendre connaissance du
rapport d'évaluation de la stratégie 2009-2014 en vue d'élaborer un nouveau
projet de migration.
Depuis 2010,
Inode Estrie est là pour accueillir et favoriser l'établissement de nouveaux
arrivés. Les agents de liaison Katherine Gouin, Vanessa Cournoyer-Cyr et
Olivier Brière ont développé deux services en ce sens. On accompagne les
municipalités dans la réalisation d'actions pour qu'elles soient plus
accueillantes. Et on y fait la promotion de la région tout en moussant ses
opportunités d'emplois et de stages. Tous souhaitent leur démontrer qu'il est
facile de s'établir en ruralité. « On travaille pour que les jeunes
choisissent leur milieu de vie chez nous sans qu'intervienne l'esprit de
clocher [au sein des municipalités], c'est un sujet désenclavé », explique
M. Brière.
Mercedes
Orellana, du Service d'aide aux Néo-Canadiens, rappelle l'importance des
immigrants pour le futur. Pour les attirer, il importe qu'ils puissent trouver
ce qui leur convient dans la communauté qu'ils choisiront. Écoles, institutions
financières, offices religieux, sentiment d'appartenance en s'intégrant à des
groupes sociaux et autres priment quand on veut s'implanter dans un nouvel
environnement.
Walter Dougherty,
maire de Bury, a résumé simplement la position des municipalités. « We
need jobs. » Il voit Valoris, entre autres, comme un milieu de
développement et de création d'emplois.
Dans la MRC du
Haut-Saint-François, les données démontrent que, de 1996 à 2005, la population
a augmenté très légèrement (2,1 %) malgré une légère décroissance chez les
24 à 49 ans. C'est sans surprise qu'on constate un vieillissement marqué particulièrement
chez les 50 à 74 ans. Enfin, nos jeunes de 15 à 24 ans se regroupent autour des
collèges et des universités de Sherbrooke, mais plusieurs quittent ce milieu,
leur diplôme obtenu soit pour retourner dans leur MRC ou dans d'autres régions du
Québec. C'est ce que démontrent les données démographiques portant sur
l'Estrie, informations exposées par Hubert Armstrong, étudiant et Dominique
Morin, professeur adjoint de l'Université Laval.