Michaël Duquette, de Monsieur Érable Inc., a repris depuis un peu plus de sept ans l'érablière parentale de quelque 7 000 entailles.
Formé en administration, le jeune homme s'est empressé d'en louer 5 000 autres en plus de 2 000 qu'il louait depuis plusieurs années. Il espère que dans un avenir rapproché, il pourra vivre exclusivement des fruits de son travail en misant sur la transformation du sirop récolté qu'il vend à l'érablière.
Lors du transfert de l'entreprise de son père à lui, il en a gardé le nom, la Ferme M.A.C.K. enr. Cette dernière entité évapore l'eau en sirop qu'elle revend à Monsieur Érable Inc. De cette façon, tout est déclaré à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) avec les avantages qui en découlent, un prix convenu, un contingent sur lequel s'appuyer, la possibilité d'accroître le nombre d'entailles lorsque la Régie se sera prononcée sur la demande d'augmentation déposée par la FPAQ.
Le père de Michaël a connu les pires moments de l'industrie acéricole, racontait ce dernier. Lors de la mise en place des contingents au début des années 2000, la Fédération ne payait que 75 % de la production pendant plusieurs années en plus de différer les paiements, ce qui en a découragé plusieurs. Aujourd'hui, ça va mieux, admet-il. Bien que le système de la FPAQ ne soit pas parfait, il en reconnaît le bien-fondé.
Devant cet état de fait, M. Duquette, voyant que la situation semblait s'améliorer, avec la gestion de la Fédération, a décidé d'acheter l'érablière paternelle. Il a profité du programme de démarrage et de financement de la Financière agricole. Son père lui a consenti un prêt pour le tiers de la valeur.
En plus de filtrer l'eau d'érable par osmose et de bouillir avec un champion au bois, il offre son sirop en petits contenants. L'entreprise en transforme une bonne partie en bonbons, gelée, beurre d'érable, cornet, tire et sucre granulé ou dur. Tout est fait à la main. Durant la saison des sucres, il embauche quatre personnes pour produire les friandises et deux autres pour l'entretien des équipements, les soins à apporter à l'érablière et faire bouillir l'eau.
Pour l'instant, Michaël doit composer avec divers emplois. Cette année, il a eu de la difficulté à gérer le tout parce qu'il n'avait pas prévu une année de production aussi longue et aussi rentable, ce dont il se réjouissait par contre.