La nouvelle députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, fait son entrée sur la colline parlementaire à Ottawa de façon remarquée. Si la population lui a ouvert, en quelque sorte, les portes de la Chambre des communes pour la représenter, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a ouvert celles de son cabinet ministériel en lui désignant le ministère du Développement international et de la Francophonie.
En quelques jours, Mme Bibeau est passée de citoyenne à députée et ministre avec tout ce que ces nouvelles fonctions et responsabilités impliquent. « J'ai l'impression d'être assise dans des montagnes russes, mais je suis bien attachée. Les choses vont très vite. Lorsqu'on m'a appelé, je m'attendais à un poste de secrétaire parlementaire, mais pas à de si grandes responsabilités. C'est une belle marque de confiance du premier ministre, » de mentionner Mme Bibeau, au lendemain de son assermentation.
La nouvelle ministre n'est pas totalement dépourvue d'expérience internationale. « J'ai commencé à l'ACDI (Agence canadienne de développement international). J'ai demeuré au Bénin et au Maroc; j'ai une expérience professionnelle. » La nouvelle ministre ajoute qu'elle ne sera pas seule pour faire face à la musique. « On est un trio, le ministre des Affaires extérieures et du Commerce international. Je suis entourée de deux collègues ministres avec de l'expérience. » En outre, Mme Bibeau a rencontré son équipe au ministère et le sous-ministre qu'elle qualifie de personnel compétent. « On voit qu'ils ont à cœur le développement international. Pour eux, c'est peut-être rassurant de savoir que je suis une fille de l'ACDI », d'ajouter la nouvelle ministre. Mme Bibeau est pleinement consciente qu'elle doit assimiler rapidement le travail de parlementaire 101 et celui de ministre. « Je ne suis pas inquiète. J'ai une bonne équipe et j'apprends rapidement. »
Ministre Interrogée à savoir à quoi doivent s'attendre les électeurs du comté de Compton-Stanstead, la représentante répond par « une voix forte à Ottawa. J'ai le privilège, comme ministre, de rencontrer mes collègues plus souvent en plus d'avoir un contact direct. » Du même souffle, Mme Bibeau prévient « mais je n'ai pas de baguette magique. » La nouvelle ministre entend bien travailler les dossiers régionaux, mais se montre déjà prudente. « Le dossier de l'aéroport sera traité par le ministre des Transports », prévient-elle. La députée, dont son conjoint est le maire de Sherbrooke Bernard Sévigny, mentionnait ne pas avoir encore rencontré le commissaire à l'éthique, mais entendait le faire prochainement afin d'éviter, entre autres, les apparences de conflits d'intérêts. Quant à son bureau de comté, Mme Bibeau souhaite être en mesure de compléter son équipe et ouvrir les portes au cours des prochains jours. « M. Bernard Boutin (attaché politique) a rencontré l'équipe de Jean Rousseau qui offre une très belle collaboration pour le transfert des dossiers. J'aimerais ouvrir au plus tard avant la fin du mois », de souhaiter Mme Bibeau.