En réponse à votre opinion, M. Groleau, parue dans La Tribune du 20 février, oui la mise en marché collective en agriculture a permis de stabiliser les productions agricoles, les revenus des producteurs, ainsi qu'un approvisionnement stable avec peu de variation de prix pour le consommateur, hormis les denrées importées et les productions sans gestion de l'offre.
Mais là où le bât blesse, c'est avec la dureté avec laquelle sont appliqués les règlements via vos fédérations. L'Union des producteurs agricoles (UPA) semble oublier que les producteurs agricoles ne sont pas des employés de votre syndicat, mais bel et bien, pour la plupart, des entrepreneurs, dont la valeur des entreprises demande de plus en plus de gestion. Des entrepreneurs qui travaillent dur, qui prennent tous les risques, et qui n'aiment pas se faire manipuler et se sentir pris dans un carcan trop serré.
Aussi, il y a ce manque de respect. Pas plus tard que le 15 février dernier, à une réunion des producteurs de bovins de l'Estrie, tenue à Sherbrooke, Claude Viel, président provincial de la Fédération, répondait à un producteur qu'il n'avait qu'à changer de production, s'il n'était pas content. À un autre, il a répondu que c'est aux producteurs de voir à leurs affaires sur le fait que la Financière agricole volait les producteurs-naisseurs en leur chargeant des cotisations sur des animaux que ces mêmes éleveurs ne possèdent pas.
Et il y a les poursuites judiciaires, envers vos propres membres, coûtant des dizaines de milliers de dollars. Des sommes énormes payées en frais d'avocats et de spécialistes afin de démontrer que c'est l'UPA qui mène. Et ça, toujours en pigeant l'argent dans les poches mêmes des producteurs. Je veux bien croire qu'il y a des règlements à respecter, mais quand cela s'avère des guerres à finir pour contenter certains de vos représentants imbus de pouvoir, aussi des occasions d'augmentations salariales pour les permanents de l'UPA, l'on peut se demander où s'en va votre syndicat, notre syndicat, sinon à la dérive.
Je ne suis qu'un simple producteur de bovins, mais je crois que si votre organisme ne revient pas à la base de sa mission, soit de mettre les énergies à la protection des revenus des producteurs agricoles de toutes les productions, soit aussi de protéger la terre nourricière d'envahisseurs de toutes sortes, il ne coulera pas longtemps de l'eau sous les ponts avant que votre organisme se fasse emporter par le courant.