Plusieurs
écrits, romans, nouvelles, poèmes, suggèrent des situations dont la trame de
fond est estivale.
Et ce
n'est pas un hasard, je crois.
Dans un
environnement bâti autour de quatre saisons distinctives, disons que l'été
arrive, vêtu d'une liberté prometteuse et volontaire.
Ce n'est
donc pas le fruit du hasard si l'inspiration est plus grande et que les portes
de l'imagination battent au vent des possibilités que la chaleur semble
favoriser.
Les
souvenirs comme refuge
Les
souvenirs sont de drôles de bibittes. Au fil des années et des allers-retours
que notre mémoire effectue pour y retourner, certains de ces souvenirs
s'embellissent. Ils prennent du panache, parfois. Une journée nuageuse devient
complètement ensoleillée, une fois polie par les visites de la mémoire.
Il y a
des souvenirs qui font du bien. Simplement.
On se
souvient des étés sans fin où semblaient se succéder tant et tant de jours
ensoleillés et heureux au doux temps de notre enfance. Qu'a-t-il bien pu
arriver pour que les étés rapetissent autant?
Évidemment,
c'est une question de perspective. Huit ou dix semaines d'été à ne pas aller à
l'école par rapport à 8 ans de vie au total, c'est une grande proportion!
Quoi
qu'il en soit, les souvenirs sont des refuges qui font du bien.
Quand
le refuge devient repère
Quand on
devient adulte, les souvenirs deviennent des repères qui encadrent notre route
personnelle.
Sans
prétention scientifique de ma part, je dirais que c'est au moment où le
souvenir est lié à une émotion qu'il devient fort. Ancré solidement.
Par
exemple, avoir le souvenir d'une pointe de pizza mangée sur le Pier à Old
Orchard Beach, c'est anecdotique en soi. Mais ça devient un repère quand on y
greffe le souvenir plus émotionnel de vacances avec des amis et des moments
heureux qui s'y sont déroulés.
Pour
moi, les souvenirs deviennent des repères quand ils nous servent de GPS émotifs.
Ce sont des guides qui agissent de façon plus ou moins consciente en nous.
Si j'ai
un souvenir heureux de vacances en famille, par exemple, j'aurai tendance à
reproduire le tout ensuite. De la même façon, si j'ai un souvenir très
malheureux de quelque chose qui m'était imposé, j'aurai le réflexe d'éviter de
reproduire ce genre de situation.
On
reconnait même les souvenirs-repères dans le ton de celle ou celui qui
dit : « quand j'habitais Sherbrooke, on se retrouvait souvent au
Louis! ».
D'ailleurs,
à Sherbrooke, on dit souvent, « au Louis », comme si on tutoyait
le restaurant tellement il évoque de choses pour nous.
Autre
exemple. Vous êtes en compagnie d'une personne qui a quitté Sherbrooke, après y
avoir passé les 20 premières années de vie. Si elle a moins de 50 ans, disons,
elle aura presque assurément un souvenir de la Fête du Lac des Nations. Elle
racontera peut-être cette fois où elle avait obtenu la permission de ses
parents pour rejoindre ses amis sur le site! Plusieurs ados y ont vécu des
moments forts! Des premières embrassades, des gestes de séduction parfois un
peu imaginaires, des rapprochements entre amis dans un contexte heureux, etc.
Dans ce
contexte, la personne de retour sur le terrain de la Fête du Lac des Nations revivra
en mémoire (ou, si vous êtes chanceux, racontera!) comment c'était à cette
douce époque! Les odeurs sucrées et salées des kiosques de nourriture, selon si
on vendait de la barbe-à-papa ou des frites, éveilleront plein d'images
d'époque!
Un
repère.
Des
repères pour la communauté?
Si les
souvenirs s'impriment positivement en nous, on peut penser que, par simple
relation de cause à effet, les événements publics et rassembleurs sont utiles
au développement harmonieux d'une collectivité.
Il devient
même essentiel d'avoir des moments où nos différences laissent la place à ce
qui nous unit : le désir de faire partie d'une communauté.
Et quand
ce désir de faire partie d'une communauté habite en nous comme un repère, les
chances sont meilleures pour que cette communauté évolue bien.
Tout
cela dit, il n'est pas utile d'essayer de forcer les choses! Il suffit de vivre son quotidien et de
participer à la vie de sa communauté. Chacun à sa manière. L'affaire, c'est
qu'on ne choisit pas d'avance les souvenirs qui vont s'imprimer!
Ce n'est
que bien plus tard que le filtre des souvenirs vous rappellera ce qui était
marquant!
Ce qui
est devenu un repère...
Clin
d'œil de la semaine
Je me
souviens bien de l'Expo Sherbrooke, ses jeux forains et ses animaux. À la fin août
de chaque année de mon enfance. J'avoue cependant que mon premier souvenir
était que l'Expo annonçait aussi le retour en classe prochain...