Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Juridique

Le salaire minimum – on ne peut y déroger

 Imprimer   Envoyer 
Me Anne Petitclerc Par Me Anne Petitclerc
Vendredi le 18 mars 2022

Au Québec, la relation qui existe entre un employeur et un salarié est basée en partie sur les protections minimales exigées par la Loi sur les normes du travail1 (ci-après la « L.N.T. »). Le contrat de travail négocié entre les parties de même que les politiques et pratiques de l'employeur peuvent bonifier le cadre normatif établi, mais ne peuvent toutefois servir à y déroger.


L'exemple le plus simple de cette réalité est l'obligation de fournir au salarié un salaire au moins équivalent au salaire minimum fixé par le gouvernement2. Bien entendu, plusieurs employeurs choisissent d'offrir un salaire au-delà du salaire minimum.


Dans un arrêt de la Cour d'appel du Québec rendu le 9 juin 2021, Brick Warehouse c. Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail3, la Cour s'est penchée sur la question du salaire minimum dans le contexte particulier des conseillers en vente rémunérés uniquement à commission. Dans cet arrêt, la Cour d'appel confirme qu'un employeur ne peut récupérer sur des commissions futures le salaire minimum versé à un employé pour une période de paie antérieure.


Les faits de l'affaire se résument ainsi. Brick est un détaillant de meubles, de matelas ainsi que d'appareils ménagers et électroniques. Les conseillers en vente chez Brick sont rémunérés uniquement par commission, mais si les ventes sont insuffisantes pour une période de paie, ils reçoivent l'équivalent du salaire minimum pour les heures travaillées. En 2015, Brick modifie unilatéralement le paiement des commissions dans tous ses magasins en ajoutant un mécanisme de récupération sur les prochaines périodes de paie pour la différence entre le montant gagné par un salarié par ses commissions et le montant en sus donné pour que son salaire soit équivalent au salaire minimum.


Le tribunal de première instance est donc saisi de quinze demandes différentes ayant toutes à la base ces mêmes faits. Tant en première instance qu'en appel, les tribunaux rappellent que la L.N.T. est une loi d'ordre public : « [u]ne disposition d'une convention [...] qui déroge à une norme du travail est nulle de nullité absolue »4. Puisque Brick avait l'obligation de payer ses salariés un salaire au moins équivalant au salaire minimum, « les versements complémentaires reçus ne constituent pas une dette du salarié envers Brick et cette dernière ne peut donc pas se rembourser subséquemment pour une dette inexistante »5. En d'autres termes, un employeur ne peut faire indirectement ce qui ne peut être fait directement.
Une autre question s'impose : est-ce que la décision aurait été la même si la modification à la rémunération se trouvait dans un contrat signé par les parties, plutôt qu'une modification unilatérale des conditions de travail par l'employeur ? La première instance nous répond par la négative. Une telle clause est nulle de nullité absolue même lorsqu'elle est librement acceptée par les parties !


1 RLRQ, c. N-1.1.
2 Précité, note 1, art. 40.
3 2021 QCCA 957.
4 Précité, note 1, art. 93 al. 2.
5 Précité, note 2, par. 16.


Une connaissance approfondie du droit du travail permet donc à ceux et celles qui rédigent des contrats de travail de bien comprendre la portée et les conséquences de ces contrats.


  A LIRE AUSSI ...

Médaille du roi Charles III : 30 Sherbrookois honorés pour leur impact positif

Mercredi le 19 février 2025
Médaille du roi Charles III : 30 Sherbrookois honorés pour leur impact positif
Plus de 10 M $ pour soutenir l’automatisation de trois entreprises en Estrie

Vendredi le 14 février 2025
Plus de 10 M $ pour soutenir l’automatisation de trois entreprises en Estrie
Rassembler pour vrai !

Mercredi le 19 février 2025
Rassembler pour vrai !
NOS RECOMMANDATIONS
Quoi faire ce weekend en Estrie ?

Jeudi le 20 février 2025
Quoi faire ce weekend en Estrie ?
Du talent sous le capot : les meilleurs apprentis mécanos de l’Estrie récompensés

Mercredi le 19 février 2025
Du talent sous le capot : les meilleurs apprentis mécanos de l’Estrie récompensés
Annie Faucher se lance en politique municipale avec Vision Action Sherbrooke

Jeudi le 20 février 2025
Annie Faucher se lance en politique municipale avec Vision Action Sherbrooke
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
Quoi faire ce weekend en Estrie ? Par Catherine Blanchette Jeudi, 20 février 2025
Quoi faire ce weekend en Estrie ?
Perquisition majeure à Sherbrooke : drogue et tabac saisis Par Martin Bossé Jeudi, 20 février 2025
Perquisition majeure à Sherbrooke : drogue et tabac saisis
510 000 $ pour aider les entreprises de l’Estrie à trouver de nouveaux marchés Par Martin Bossé Mardi, 18 février 2025
510 000 $ pour aider les entreprises de l’Estrie à trouver de nouveaux marchés
Médaille du roi Charles III : 30 Sherbrookois honorés pour leur impact positif Par Martin Bossé Mercredi, 19 février 2025
Médaille du roi Charles III : 30 Sherbrookois honorés pour leur impact positif
Du talent sous le capot : les meilleurs apprentis mécanos de l’Estrie récompensés Par Martin Bossé Mercredi, 19 février 2025
Du talent sous le capot : les meilleurs apprentis mécanos de l’Estrie récompensés
Annie Faucher se lance en politique municipale avec Vision Action Sherbrooke Par Martin Bossé Jeudi, 20 février 2025
Annie Faucher se lance en politique municipale avec Vision Action Sherbrooke
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2025 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous