Le
5 avril, à la salle Guy- Veilleux de Cookshire-Eaton, Laurence Jalbert viendra,
à compter de 20 h, nous offrir un concert qui déménage, un concert de
proximité lors duquel elle veut regarder « droit dans les yeux »,
chaque spectateur.
Accompagnée de ses
musiciens multiinstrumentistes, elle promet une soirée inoubliable ponctuée de
narrations et de cogitations sur les hauts et les bas de l'humain. Elle met
toute sa confiance en Pierre Doré et Jean-Philippe Lagueux pour qui elle n'a
qu'admiration. D'ailleurs, elle les qualifie de pieuvres tant ils passent
souplement d'une guitare à la percussion, d'un clavier à l'accordéon.
Née à
Rivière-au-Renard, en Gaspésie, cette charmante auteure-compositrice-interprète
n'en menait pas large durant son enfance. Sa timidité en faisait un être retiré
et cependant difficile à ignorer avec cette chevelure fauve qui la distingue.
Pourtant, à 12 ans, elle apprivoise la batterie et, un peu plus tard, la
trompette. Autodidacte, elle s'installe au piano et touche l'orgue. À 16 ans,
commencent ses tournées du Québec où elle peaufine son art pour en arriver, en
1990, à la création de son premier disque hyponyme certifié diamant
(80 000 exemplaires) qui lui a valu deux Félix. De nombreuses autres
récompenses consacrent toujours son talent.
Louisiane, France,
Québec, devant des foules de 250 000 personnes ou dans des petites salles,
elle fait toujours un tabac. Son chant dont la tessiture gambade sur 4 octaves,
elle pourrait s'en servir pour éblouir la galerie, mais « chanter n'est
pas une performance pour épater, ça sert à l'émotion », souligne la
cantatrice qui peut aussi bien rendre le concerto pour une voix de St-Preux
qu'une chanson de Janis Joplin.
Engagée (Mot de
femmes), les émotions à fleur de crayon (Au nom de la raison), elle compose
l'amour, la haine, la rage et fait du rentre-dedans à la violence (Encore et
encore). Dans Tomber, elle crie son unicité dont elle partage quelques bribes.
« [...] des morceaux de ma vie [...] tous ces inconnus qui les ont rattrapés
ne connaissent de moi qu'une infime partie de mon infinité. » L'amour,
malgré ses failles bien humaines, elle la fait sienne dans Communio, Chanson
pour Nathan « Ce que je chante, c'est l'hymne à l'amour. » Et
pourtant, la rage n'est pas loin « Ne lui prends jamais le plaisir qu'elle
a de ne jamais s'assagir [...] laisse-lui sa rage. »
Laurence Jalbert
se réjouit qu'on dise d'elle qu'elle est une conteuse. « Je veux créer une
bulle où on est complètement exalté par la passion de la musique. » Son
spectacle évolue. « J'ai toujours des nouveautés pour garder
l'intérêt ». Les témoignages qu'elle reçoit du public soulignent à double
trait les émotions que les gens ont ressenties, celles qui ont touché leur
cœur, celles qui ont réveillé les souvenirs, celles qui ont sollicité
l'imaginaire. Et pour déculpabiliser les hommes qui ne peuvent plus retenir la
perle qui se coince contre leurs paupières, elle leur rappelle qu'un « homme ça
pleure aussi ».
Le contact avec
son auditoire lui est essentiel. Les larmes, les sourires, elle les emmagasine.
«Vous me faites du bien, c'est un métier extraordinaire. Les gens, je fais
attention à eux, même quand j'ai un gros rhume, je vais faire tout ce que je
peux pour qu'ils soient contents. » Propager l'amour de la vie, vibrer au
même rythme, tel est son Credo.
Et pourtant, elle
confie que dans une destinée antérieure, elle devait être ourse, grizzli
sûrement, si on se fie à ses magnifiques cheveux d'un roux éclatant. La
tranquillité et le silence lui sont chers. Elle avoue toutefois qu'elle sait
faire la part des choses et, quand elle sort, elle y met le paquet pour que le
spectacle fasse fureur. Et au bestiaire, elle ajoute qu'elle était mouton noir
dans son adolescence, elle qui a pour signe astrologique le Lion, ascendant
Lion... L'invitation est lancée de fréquenter sa page Web et son site Facebook.