Enfants, on jouait à la cachette. La personne qui devait compter
envoyait un signal une fois qu'elle avait égrené les secondes
dans sa tête ou à voix haute : « Prêts, pas prêts, j'y
va ! »
En cette avant-veille du jour de l'An,
voilà que je me prends à rêver que je joue à la cachette. C'est
moi qui compte. Et je compte longtemps. Très longtemps... Comme si
je ne voulais même pas affirmer que « prêt, pas prêt, j'y
va... en 2025 ! »
Mais je peux bien faire
semblant, le décompte est là, impitoyable.
Ça en sera
une pas pire, je crois bien.
Avec bien des raisons d'avoir
peur, mais bien des raisons d'avoir confiance aussi ! Enfin, je
travaille à me le faire croire !
J'identifie quelques
raisons d'avoir peur. Et je propose une contrepartie. Des mais qui
peuvent peut-être réconforter !
Trump
Trump
arrivera en poste le 20 janvier 2025. Le bonhomme s'en promet !
La différence avec 2016 ? Il est prêt, cette fois. Et pour le
moment, il a tous les leviers en main pour imposer ce qu'il veut, y
compris la Cour suprême.
Méchant terrain de jeu pour
quelqu'un dont l'équilibre mental est douteux.
Mais...
Depuis
qu'il est le président élu, il occupe son quotidien comme s'il
s'agissait d'un jeu vidéo. Il n'est pas aux commandes. Donc,
il distribue les menaces, les déclarations douteuses et publie des
avis souvent contradictoires. De plus, il a procédé à des
nominations, ma foi, parfois burlesques !
Son véritable
vice-président semble s'appeler Elon Musk.
Des choses
peuvent (et vont sûrement !) se produire au fil des mois. Musk et
Trump se verront au centre du ring du grand combat des narcissiques
extrêmes. Par définition, les deux ne peuvent gagner le
combat...
Puis, la tradition républicaine n'a sûrement
pas dit son dernier mot. Trump n'est pas républicain, il est
Trumpiste. À moins d'une grande surprise, il sera président. Pas
tsar ! Il y a quand même des filets de sécurité politique autour
du bonhomme.
Souhaitons que les filets tiennent le
coup !
Trudeau et compagnie
La joute
sera corsée à Ottawa. On verra où tout ça va nous mener. Mais il
y a déroute gouvernementale, actuellement. La pluie de chèques
souhaitée par Justin Trudeau pour crinquer l'économie au moment
de déclencher les élections est un signe que les choses sont
brinquebalantes.
Et tout ça ouvre la voie toute grande à
un Poilièvre qui me semble bien plus réformiste que conservateur. À
date, il s'en tient à répéter des phrases creuses et ne fait que
blâmer Trudeau. Il préfère répéter le slogan du « gros bon
sens » que d'en expliquer les tenants et
aboutissants.
Troublant.
Mais...
C'est
le mais le plus faible de mes constats. Il nous appartiendra comme
électeurs. Les Canadiens sont exaspérés par toutes sortes de
situations qui dérèglent leur quotidien. Un changement de
gouvernement est donc souhaité, mais il faut bien savoir que rien ne
sera ni instantané ni magique.
Pour moi, la solution ne
viendra pas en virant complètement à gauche ou à droite.
Je
me fie donc sur le fait que les électeurs (nous !) s'informeront
adéquatement à la source même des programmes électoraux proposés
et qu'ils demanderont des réponses claires. Ce n'est pas un
réflexe qu'on a collectivement. D'où la faiblesse du mais comme
source d'espoir...
C'est un mais un peu faible parce
que nous n'avons pas l'habitude de mettre une importance réelle
dans le processus électoral, mais je choisis de nous faire
confiance...
Les wokes et les autres
Dans
le jeu du balancier, je crois que 2025 verra des échanges épiques.
La déviation du phénomène woke, qui est passé « d'une
personne éveillée à l'accueil des différences » à « une
personne qui glorifie la différence au point de polariser les
discussions et de prêter des intentions malsaines à quiconque émet
un bémol. »
Certains propos wokes sont alarmants au
point où ils ouvrent la porte à la résistance qui prend la forme
de la rétrograde fratrie des masculinistes toxiques.
Mais...
Je
crois au balancier dans ce cas. Et je crois, encore une fois, que la
réponse n'est pas aux extrêmes. Je pense que nous serons
plusieurs à ramener la notion de l'indispensable respect, en
insistant sur deux éléments : le respect n'est jamais à sens
unique, d'une part, et que le respect, à la base, implique une
responsabilité partagée de toutes et tous.
J'ai
confiance que le balancier se replace vers une sorte de centre.
Le
climat change
Les enjeux climatiques sont là. Et
comme les gouvernements n'ont rien fait (ou si peu) pour honorer
leur signature sur la multitude de traités mondiaux qui, déjà,
réinventent les limites des compromis chaque fois qu'on se
rencontre, bien les choses s'aggraveront.
Mais...
Les
consciences citoyennes se raffermissent, je pense. J'aime croire
que nous évoluons, comme individus et citoyens, dans le bon sens.
Mon mais prend de la force au moment où l'argent est de plus en
plus en cause pour le règlement des catastrophes climatiques qui se
multiplient et qui gagnent en force.
Comme l'argent est
le nerf de la guerre, peut-être finirons-nous par réagir.
Et
l'enjeu majeur de 2025 ?
Tout simple : la
place de l'humain.
Place de l'humain dans notre
société qui vide sa classe moyenne de plus en plus. L'humain qui
peine de plus en plus à se loger convenablement. L'humain qui
craque dans sa tête face à la pression des revenus nécessaires
pour simplement survivre.
L'humain qui est plus fatigué
que jamais auparavant. Qui voit mal le beau tellement il est
confronté au plus laid.
L'humain, je disais. Celui qui
devrait être au cœur de la société. Société dont le centre est
devenu la consommation. Quand le loyer est vu comme un levier pour
faire des profits qui ne sont jamais suffisants, bien voilà qu'on
sème les graines d'une misère à venir.
Pour toutes
ces raisons, je termine avec deux énoncés et un décret !
On ne peut pas grand-chose face aux grands décideurs, sinon que
d'influencer au mieux leurs décisions. Appliquons-nous à le
faire.
On peut cependant faire quelque chose par
rapport à l'humain qui souffre près de chacun de nous. Une
oreille attentive, un câlin, une visite à une personne seule, un
coup de main à un organisme communautaire, voilà autant de manières
de valoriser ce qui doit l'être : l'humain.
Et
pour la 2e année consécutive, je décrète que « Sur mon
épaule » des Cowboys fringants devrait être la chanson-phare de
l'année.
Bonne année 2025 ! Prêts ou pas prêts...
Clin
d'œil de la semaine
On en a beaucoup sur les épaules.
Cette même épaule qui peut apporter tant de réconfort. Toute est
dans toute...