La Journée internationale des femmes a été soulignée en grand par quelque 90 d'entre elles qui provenaient de la MRC du Haut-Saint-François. Elles s'étaient réunies à Weedon, au Centre communautaire, pour des agapes, répondant à l'invitation de La Passerelle, centre de femmes voué aux échanges, à l'information, à la complicité et la solidarité féminine. Elles voulaient dénoncer l'austérité et chanter leur indignation contre les attaques de plus en plus nombreuses qu'elles subissent et qui aliènent les acquis grappillés de chaudes luttes depuis des décennies.
Les politiques actuelles, avance Andrée Larrivée de La Passerelle, les touchent de front. « Réduire la taille de l'État a une incidence certaine sur le bien commun et les affecte particulièrement. » Les gouvernements se déresponsabilisent et nombre d'entre elles perdent leur emploi dans des domaines humanitaires importants, entre autres, ceux de la santé, des services sociaux et de l'éducation. De ce fait, quand leur qualité de vie et celle de leurs proches sont menacées, elles en reviennent au travail invisible dû «à leur vocation traditionnelle» comme celle de proches aidantes. « Les femmes deviennent en état de fatigue et de pauvreté. Il s'agit d'un recul en ce qui concerne l'égalité », souligne-t-elle.
Portant les habits de leurs consœurs d'autres pays ou de groupes ethniques diversifiés pour exprimer leur solidarité avec celles qui représentent la moitié du genre humain, elles en ont profité pour annoncer la Marche mondiale des femmes 2015. Sous la thématique Libérons nos corps, notre terre et nos territoires, elles prendront la rue pour un monde meilleur. « On résiste aux mesures qui creusent un écart et qui engendrent les inégalités. On refuse les coupes qui affectent les plus démunies » lance-t-elle avec détermination. Elle ajoute cette autre revendication: « Nous bâtissons une économie basée sur les femmes, le respect de l'écologie, la solidarité en visant le bien-être de la communauté. »
D'autres mots d'ordre vont réunir les participantes à la Marche et qui en renforcent le slogan. Elles s'opposent à la destruction de l'environnement. Elles veulent bâtir un monde alternatif où la terre reprendra son droit à être source de vie et de subsistance sans les apports d'intrants qui l'étouffent sous prétexte d'accroître la production. Elles s'érigent contre le modèle de développement qui engendre des conflits et des déplacements de populations au centre desquels elles se trouvent coincées.
« De mars à octobre, les femmes de partout vont se mobiliser, entre autres, le 17 octobre à Trois-Rivières pour exiger l'élimination de la pauvreté », informe Andrée Larrivée. Il s'agira de la 4e Marche depuis l'an 2000, excluant celle du Pain et des Roses de 1995. Pour annoncer cette grande manifestation, elles sont toutes invitées à photographier leurs pieds pour les afficher sur Facebook, signifiant par là, explique la porte-parole de l'organisme, qu'elles sont prêtes à marcher pour la cause. Mme Larrivée tenait à remercier les commanditaires qui ont grandement aidé à la réussite de la soirée. Elle tenait à souligner l'implication des femmes de cœur pour leur implication et celles qui ont assuré la portion d'animation.