À la puberté, les changements physiques nous permettent d'observer concrètement que notre enfant entre dans une nouvelle phase de son développement. Mais qu'en est-il du développement psychologique, qui lui est plutôt invisible?
Dans ce court texte, je vous propose quelques trucs relationnels qui pourront grandement aider vos enfants dans leur développement. Il ne s'agit pas de choses à faire mais bien d'un savoir être à développer avec nos jeunes afin de leur donner la possibilité de s'ouvrir à eux-mêmes et de développer leur plein potentiel.
Pour oser évoluer et montrer qui nous sommes, nous avons besoin de sécurité. La sécurité en relation est le fait de savoir et de sentir que la personne devant nous pourra nous accompagner dans une situation donnée (problématique ou heureuse) par sa présence, sa disponibilité et la cohérence de sa réponse à nos besoins. Il s'agit en fait de savoir être disponible au vécu de notre enfant, autant à son discours qu'à ses émotions.
Comme parent, pour nos adolescents nous sommes le phare dans leur vie mouvementée. La lumière qui les guide dans leurs réflexions et dans leurs vécus et non pas le dictateur qui sait ce qui est bon pour eux. Nous avons à leur offrir la possibilité de se raconter ouvertement. Plus votre enfant se sentira en sécurité de vous raconter ce qu'il vit, plus vous aurez d'opportunités pour l'aider.
Pour y arriver, il nous faut comme adulte développer une nouvelle posture autre que celle adoptée dans la petite enfance qui nous a été enseignée. Nous devenons des accompagnants, des ressources solides chez qui nos jeunes peuvent venir chercher du réconfort et des conseils. Dans cette posture d'accompagnement, nous avons à leur permettre de faire des erreurs et de ne pas avoir la même logique que nous. N'oublions pas que nos expériences nous les avons acquis durant nos propres années de développement psychologique.
Finalement, il incombe de leur laisser l'espace nécessaire pour ressentir et réfléchir. Parfois notre désir d'être présent pour eux se transforme en envahissement. Comme le dit si bien Jacques Salomé, psychosociologue*, nous devons incarner une présence juste, bienveillante, ni intrusive, ni oppressive, laquelle correspondra à son besoin de sécurité mais aussi à sa liberté d'être. Cette présence rassurante par ses attentions et ses gestes confirmera à notre enfant l'attentivité, le respect et la confiance que nous avons à son égard.
Dans une telle ambiance il pourra déployer son plein potentiel ! Il ne sera peut-être pas qui vous voulez qu'il soit mais il aura la chance de devenir lui-même.
Isabelle Fournier, psychologue
Centre l'horizon du mieux-être
*http://www.j-salome.com/relation-a-l-autre.html