À la Cité-école Louis-Saint-Laurent d'East Angus, on ne rit pas de
l'homophobie ni de la transphobie. À l'occasion de la Journée mondiale
de lutte contre l'homophobie qui s'y tenait le 17 mai, on a procédé en
grande pompe au dévoilement de la murale sur la diversité sexuelle
réalisée par Audrey Plante et Noémie Roussel, pendant que Léa Gosselin,
ministre de la Santé au parlement étudiant, en collaboration avec
plusieurs intervenants, proposait des bracelets arc-en-ciel et avait
organisé des activités spécifiques.
Le drapeau de la fierté homosexuelle a été hissé pour protester
contre la politique de discrimination du président Poutine lors des Jeux
olympiques d'hiver. Et, pour l'occasion, à la cafétéria, on a servi 260
poutines contre le président Poutine. Plusieurs ateliers de
sensibilisation ont impliqué élèves, enseignants et personnel non
enseignant pour promouvoir la non-tolérance de propos dénigrants tout en
suggérant des moyens pour apporter du soutien aux jeunes en
questionnement. Enfin, depuis 2 ans existe un comité pour venir en aide
aux adolescents en recherche de leur orientation sexuelle.
Mais quel est le sens de ces termes homophobie et transphobie? La
phobie consiste en une peur non raisonnée et homo et trans se réfèrent à
l'homosexualité et le transgenre qui, selon Wikipédia, signifie: « le
genre, l'identité psychique et sociale [..., qui] entre en conflit avec
leur sexe biologique. » Lors de cette journée, on apprenait que 40 % des
élèves du secondaire sont victimes d'homophobie, une des principales
causes d'intimidation à l'école. Décrochage scolaire, mésestime de soi
allant jusqu'aux désordres psychologiques et autres en sont les
conséquences.
Noémie Roy, ancienne étudiante de la Cité-école, a pris la parole
pour raconter son expérience. « Quand je regardais des films avec mes
amies, elles trouvaient les gars bien beaux, alors que pour moi, c'était
les actrices qui l'étaient », se rappelait-elle. À la longue, elle a eu
à s'interroger sur son orientation sexuelle « Il y avait du soutien à
l'école, mais je ne me sentais pas bien là-dedans, j'avais un lourd
fardeau à porter », a-t-elle ajouté. C'est plus tard, avec de l'aide de
l'extérieur qu'elle a pu apprendre à vivre avec sa réalité et s'en
ouvrir à ses amies. « Ça m'a permis d'être en accord à 100 % avec
moi-même », a-t-elle reconnu. Cependant, le plus difficile, ce fut d'en
parler à ses parents. La jeune dame reconnaissait cependant que si ces
services avaient existé comme ceux proposés aujourd'hui, cela aurait été
plus facile pour elle. En guise de conseil, elle suggère de se confier à
une personne de confiance et de ne jamais accepter les propos
homophobes. Elle salue d'ailleurs le travail des membres du comité qui
se consacrent à venir en aide et à apporter du support aux élèves qui se
questionnent.
Claude Giguère, directeur de la Cité-école, se faisait un devoir de
souligner cette journée. « L'école doit accepter toutes les
diversités », a-t-il confirmé. « Dans un premier temps, on a établi un
filet de protection autour » [autour des jeunes]. « On veut avoir un pas
d'avance sur la société », a-t-il affirmé en pensant au mieux-être des
adolescents.