Bien
que l'ensemble des citoyens présents à l'assemblée publique d'information
admette que Graymont joue bien son rôle de citoyen corporatif au sein de la
communauté, plusieurs émettent tout de même des craintes quant au projet, et ce
particulièrement envers le site qui comprendra la halde de pierres non
valorisables, situé à 1,1 km du lac d'Argent. Outre l'aspect visuel,
plusieurs émettent des craintes quant au risque de contamination de l'eau du
lac.
Alexandre Renaud, directeur
environnement et santé sécurité pour l'Est canadien chez Graymont, mentionne
que l'entreprise n'a pas l'intention de cacher quoi que ce soit en rendant les
différentes études publiques lorsqu'elles seront complétées. L'entreprise,
ajoute M. Renaud, s'inscrit dans une optique de collaboration et de
partenariat avec le milieu. La création du comité Harmonie, il y a quelques
mois, démontre la volonté du plus important employeur de Dudswell à travailler
avec le milieu à l'amélioration de la qualité de vie.
Parmi les gens qui émettaient
des craintes, Serge Doyon considère que le site à 1,1 km de la tête du lac
d'Argent soit bien mal situé en plein bassin versant. Il craint que l'érosion
contamine la qualité de l'eau. Myrthô Ouellette admet la bonne volonté de
Graymont, mais souhaite des garanties pour que l'entreprise remette les lieux à
leur état naturel une fois les travaux complétés. Elle formule ce souhait dans
l'éventualité d'une faillite ou que l'entreprise soit vendue. On ne peut
présumer de la bonne volonté d'un acquéreur éventuel si telle situation devait
se produire. On demande également que soit formé un comité consultatif de
citoyens, ce qui est déjà prévu, de mentionner les intervenants de la MRC.
Annie Beaudin partage les
craintes quant à la qualité de l'eau. Elle s'interroge sur les mesures qui
seront prises pour assurer un contrôle efficace et les pouvoirs et moyens
dévolus à la MRC et la municipalité pour forcer l'application des mesures de
corrections si nécessaire. Le côté visuel est un aspect qui inquiète Lucie
Moisan. Elle demande que la revégétation des haldes soit amorcée le plus
rapidement possible. Le président des riverains du lac d'Argent, André Godin,
demande si on a prévu des zones tampons pour bloquer les sédiments. « On
va demander quoi comme test d'eau ? Est-ce que Graymont pourra
rendre disponibles les résultats de tests » questionne-t-il ? Un autre citoyen demeurant à proximité de l'un des deux sites
mentionne craindre une dévaluation substantielle de sa propriété. Quant à
Laurier Côté, il s'est clairement opposé au projet, mettant en évidence le
bruit émis par la circulation des camions lourds. Pour sa part, Marcel
Boisvert, président de l'Association du lac Miroir, y allait d'un vote de
confiance sans équivoque. « Je suis content d'avoir un voisin corporatif
exemplaire comme Graymont. On n'a pas de problème de qualité d'eau, de
pollution visuelle et de bruit. Je suis fier de rester au lac Miroir. »
Au terme de la rencontre, la
préfet de la MRC du Haut-Saint-François se montrait satisfaite de l'exercice.
« Je suis satisfaite, les gens ont été respectueux et ont bien compris que
ce n'était pas un débat. Qu'on était là pour recevoir les commentaires et faire
des recommandations au conseil des maires. » De son côté, le maire de
Dudswell, Jean-Pierre Briand, mentionnait « je suis très satisfait. Mes
inquiétudes sont pas mal tombées. » Interrogé à savoir si la municipalité
allait sentir une pression additionnelle pour faire respecter la réglementation
et intervenir au besoin, le maire précise « aucune pression, on est déjà
structuré, on a l'appui de la MRC et on a une bonne équipe et une bonne
relation avec Graymont. »
Graymont
Présents, le directeur
d'usine Graymont à Dudswell, Richard Dostie, et Alexandre Renaud étaient
disponibles pour donner des informations additionnelles sur le projet au terme
de la rencontre. Ce qu'ils ont d'ailleurs fait. « Nous, on était ici parce
qu'on voulait comprendre les préoccupations des citoyens. On a appris certaines
problématiques que certains citoyens vivent. On va voir ce qu'on peut faire. »
Déjà d'accord avec la réglementation déposée, le directeur de l'usine
mentionnait « on a dit à la MRC, fixez-nous des objectifs, mais
laissez-nous les moyens de les rencontrer. »
Pour
sa part, M. Renaud dit comprendre les inquiétudes des citoyens. Concernant
l'éventuelle halde qui sera située à la tête du lac d'Argent, il se fait
rassurant en mentionnant que « l'étude concernant l'écoulement des eaux n'est
pas faite, mais on va ouvrir les livres et dévoiler les résultats. C'est possible
qu'on fasse une consultation. »
Quant aux solutions, elles seront « ultra gérées par le ministère de
l'Environnement », de préciser M. Renaud. D'autre part, l'intervenant
mentionne que la façon dont la halde sera montée, qu'elle ne sera pas visible
du lac d'Argent et du village. Toutefois, il reconnaît qu'elle sera visible de
certains endroits. Alexandre Renaud mentionne qu'un comité se penchera sur
cette problématique afin d'étudier les possibilités de détourner la pierre ou
de trouver une façon de faire autrement. M. Renaud réitère la volonté de
l'entreprise à collaborer en partenariat avec le milieu.