Après avoir inauguré la nouvelle cafétéria et l'aile A en plus de mettre sur pied un important projet pour concevoir des isotopes médicaux, le CHUS-Fleurimont a inauguré hier son tout nouveau scalpel gamma Perfexion. « On est vraiment dans une bonne séquence », explique le président du conseil d'administration du CHUS, Jacques Fortier.
À la fine pointe de la technologie
Le CHUS a été le premier au Québec à se doter d'un tel appareil en 2004. Au Canada, Toronto et Winnipeg sont les seuls avec Sherbrooke à posséder une telle technologie. « Le scalpel gamma permet de soigner des tumeurs malignes et bénignes au cerveau, en plus d'autres malformations et douleurs faciales, explique le Dr David Mathieu, neurochirurgien. Contrairement à la radiothérapie, un seul traitement suffit, et il n'y a aucune incision. » Pourquoi alors se doter d'un nouveau scalpel gamma ? « Tout simplement parce que le Perfexion permet de soigner plus de patients annuellement, les manipulations sont réduites et les radiations diminuées, explique la Dr Annie Ebacher, chef médical du service de radio-oncologie. On peut traiter jusqu'à 30% de plus de patients en plus de réduire la durée des interventions de 35%.» Avec le premier appareil, 1575 patients ont pu recevoir des traitements en 5 ans. « Avec le nouvel appareil, on estime en traiter 400 par année », assure le Dr Mathieu. Installé le 15 décembre dernier, l'appareil a déjà permis de traiter plus d'une quarantaine de cas. « On n'avait jamais fait ça avant », lance le Dr Mathieu. D'ailleurs, 50% des patients traités proviennent de d'autres régions du Québec et même du Nouveau-Brunswick. « Ça confirme notre rôle de leader en neurochirurgie », affirme M Fortier. Aux dires des neurochirurgiens, avec l'ancien appareil, les médecins avaient beaucoup plus de restrictions. « Maintenant, on peut tout voir et donc traiter beaucoup plus de métastases », explique le Dr Mathieu.
Technologie à développer
Le Dr Mathieu y voit un excellent potentiel de développement. « On a déjà des discussions avec nos collègues en ORL, on aimerait traiter d'autres types de cancer comme le visage et le cou. » Sherbrooke fait d'ailleurs parti d'un consortium fondé en 2008, regroupant une dizaine d'hôpitaux en Amérique du Nord, qui possèdent le scalpel gamma. « On met nos résultats de recherche ensemble, explique le Dr Mathieu. C'est comme ça qu'on trouve de nouveaux traitements. »
Le ministère de la Santé et des Services sociaux, le CHUS et sa fondation ont investi 3 millions $ pour se procurer cet appareil.