Bon, bien voilà. C'est le temps des vacances. À ce temps de l'année, la chanson de Pierre Lalonde qui porte ce titre n'est pas quétaine. Elle est entraînante, heureuse, bref, c'est une bonne toune!
Je ne sais pas s'il s'agit de la légèreté du temps, du soleil, de la panne temporaire des responsabilités ou encore de l'insoutenable légèreté de l'être, mais toujours est-il que je me sens impertinent des fois, quand je suis en vacances. Ça ne m'arrive que très rarement autrement...
À partir de minuit, ce 31 juillet (date à laquelle cette chronique a été écrite), les cols bleus de Sherbrooke seront en grève. En fait, 16% d'entre eux, puisque 84% du nombre total des cols bleus seront au travail comme à l'habitude. Maintenant que le syndicat s'est assuré que ses employés à temps partiel ne perdront pas de privilèges en lien avec le nombre de semaines pour l'obtention du chômage, maintenant que tout a été mis en place pour qu'ils puissent durer le plus longtemps possible (aider financièrement 16% des siens, c'est faisable longtemps...), voilà qu'on se lance dans une grève illimitée. Grève qui ne cible, en fait, que les familles et les loisirs. Ben, dis donc...
Je sais, je sais, il y a toujours deux côtés à une médaille. Les cols bleus sont de bons travailleurs, honnêtes, et tout. Au même titre que la ville n'est pas complètement de mauvaise foi. Je dis juste que j'ai l'impression que les cols bleus vont au front à la manière des grands politiciens de ce monde : ils font la guerre sans vraiment y aller...
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire... Qui vivra verra...
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L'autre jour, dans une institution financière, le monsieur devant moi fait une demande au conseiller financier qui le reçoit. Je ne voulais pas écouter, mais il me semble que le son venait de partout, alors...
« J'ai besoin d'une marge de crédit plus élevée, S.V.P. »
« OK, on va voir ça... Vous avez des paiements en retard? »
« Non. »
« Vos sources de revenus sont stables?
« Ben...Oui... Relativement, je dirais... »
« Pourquoi plus de marge de crédit, au fait? »
« Bien voyez-vous, j'ai plusieurs raisons. D'abord, j'ai des obligations personnelles qui sont lourdes. Je ne peux pas augmenter mes revenus comme je le voudrais par les temps qui courent. Cela dit, ce n'est pas grave, il s'agit d'une situation passagère, ne craignez rien. Ça va se replacer tout seul. Puis, il y a le fait que j'ai besoin de liquidités supplémentaires parce que j'ai un collègue qui est a besoin de fonds pour se doter des bons outils pour régler une chicane assez féroce dans son entourage. Il y a aussi mon beau-frère qui est dans le trouble à la suite d'un act of God que les assurances ne couvrent pas. Et, finalement, j'ai un ami qui souhaite se lancer en affaires, et je suis un des seuls à pouvoir l'aider financièrement. Vous voyez que j'ai donc besoin de plus d'argent... »
« Oui, bon... Permettez-moi une question, Monsieur. Puisque vous êtes au sommet de votre capacité d'emprunt, que vos revenus sont moins faciles à obtenir, ne serait-il pas sage que vous arrêtiez de vouloir financer tout le monde et ce, tant que votre situation ne sera pas rétablie et que votre modèle financier ne sera pas équilibré? »
Je n'ai pas attendu la réponse du Monsieur. J'étais subitement mal à l'aise... J'ai quitté les lieux promptement en me disant : maudits Américains à marde...
Clin d'œil de la semaine
Je revois cette photo de comité de négociation des cols bleus de la Ville de Sherbrooke. Quelque chose me frappe: M. Murray prend des airs de Schtroumpf à lunettes auprès de collègues Schtroumpfs qui ont tellement pris d'ampleur qu'il n'y a plus que leur col qui soit bleu...