Vous avez peut-être déjà entendu quelqu'un s'exclamer : « Envoye, mets-en, c'est pas de l'onguent! » L'onguent, à une autre époque (c'est mon hypothèse qui en vaut une autre), devait être quelque chose que fournissait un médecin. Donc, quelque chose qui devait être rare et passablement cher. Quelque chose, par voie de conséquences, qu'on utilise avec parcimonie.
Alors, quand on disait « mets-en, c'est pas de l'onguent », ça voulait dire, allez, au prix que ça coûte, gêne-toi pas, fais-toi plaisir!
Je suis passé, encore cette semaine, par l'Écolo boutique. Sur King Est. Voilà, c'est la fin de la publicité gratuite, je voulais juste vous situer pour la compréhension du propos. J'y achète de plus en plus de choses pour usage quotidien.
Cette semaine, je suis allé faire le remplissage de mon contenant de dentifrice. Oui, le même contenant peut servir des dizaines de fois avec l'approvisionnement en vrac. Debout devant le présentoir, plusieurs choses ont traversé mon esprit.
D'abord, je revoyais la quantité astronomique de tubes de pâte dentifrice à la pharmacie ou à l'épicerie. Et je me disais qu'il était assez ridicule de mettre un tube dans une boîte alors que la boîte n'a aucune chance de servir à quelque chose d'autre ensuite.
Je repensais aussi à cette expression que j'aimais pourtant beaucoup pour décrire qu'il était trop tard pour revenir en arrière : « on ne peut pas remettre la pâte dentifrice dans le tube. »
C'était vrai. Ce ne l'est plus...
Toujours devant le même présentoir, je me disais « ouin, mais c'est plus cher que le dentifrice commercial régulier. »
Ouaip, c'est plus cher. La composition est plus saine, mais c'est plus cher. C'est fait en région, mais pas avec le méga volume des grandes marques.
Mais, c'est plus cher!
À peu près tout ce que j'achète là est un peu plus cher. Mais on insiste beaucoup sur le fait que la quantité nécessaire est souvent bien moins grande que ce que j'utilise habituellement. Une grande partie de l'équation est là : la quantité.
Alors que les magasins d'items à 1$ ou les grandes surfaces qui multiplient les chutes de prix plaident pour l'achat en quantité de choses moins bonnes en qualité, l'ordre des choses semble commander le contraire.
Et il n'y a que l'argent pour nous parler, il me semble, de nos jours.
Conséquemment, si je paie plus cher un contenant de pâte dentifrice, je vais m'assurer de n'utiliser que ce dont j'ai besoin. Je sais, en mon for intérieur, que le dentifrice est de meilleure qualité à cause des ingrédients utilisés, qu'il est produit en quantité plus artisanale qu'à grande échelle, qu'il crée des emplois au Québec, mais ce qui me motive, puisque nous sommes des êtres de performance, c'est de n'utiliser que ce qu'il faut pour m'assurer d'aller au bout de mon investissement. Ou de ma dépense, c'est selon.
Et le « fais-toi plaisir... »
On ajoute souvent le fameux « fais-toi plaisir » à la fin du processus de décision par rapport à l'achat d'un produit quelconque. Et là où tout est toujours à prix réduit, on ajoute souvent « fais-toi plaisir, à ce prix-là, t'as les moyens! » Ouin, c'est sûr...
Vous me croirez si vous le voulez, mais voilà que le plaisir s'est installé dans mes achats à l'autre endroit (j'ai dit que la publicité était terminée!). Le plaisir de diminuer les emballages, de mieux comprendre comment agit un produit et de faire durer les quantités consommées.
Parce qu'on ne pourra pas juste continuer à consommer plus et plus. Il faudra bien le faire mieux, un jour!
Clin d'œil de la semaine
Le président Trump, c'est-tu jetable, ça? Pas recyclable, en tous les cas...