Dans la MRC du Haut-Saint-François, quelque 850 propriétaires terriens gèrent pas loin de 100 000 hectares de boisé. Cette surface équivaut à près de 55 % du territoire potentiel à aménager. Le feuillu domine légèrement avec 32 % du volume de la biomasse. La zone sylvicole mélangée à dominance feuillue en occupe 27 %. L'étendue où les essences sont mixtes tout en laissant une plus grande place aux résineux en prend 15 %. Les bois mous constituent un parc de 20 %. Enfin, les forêts en régénération complètent le puzzle avec 6 %. Les terres cultivées pour leur part s'étirent sur 15 % du territoire. La valeur indéniable de ces ressources contribue à la richesse de la MRC. Un mètre cube de matière ligneuse transformée rapporte en retombées économiques plus de 500 $.
L'industrie acéricole québécoise est à la fois entreprise de transformation de la sève et activité touristique. Malgré la vétusté des statistiques qui remontent à 2003-2004, on peut concevoir qu'elle a pris de l'essor. À ce moment, on dénombrait 43 400 producteurs. Près de 60 000 personnes y travaillaient. L'acériculture générait plus de 6,32 G$.
L'agroforesterie et les produits non ligneux donnent accès aussi à de précieux revenus. Dans le domaine de l'alimentation, la forêt offre des fruits sauvages, des champignons, des épices, des noix et autres plantes comestibles comme l'ail des bois ou les crosses de violons. Les ressources pharmaceutiques y sont nombreuses. On pense à la gomme de résineux, au bleuet, au thé du Labrador, pour ne nommer que ceux-là. Puis, on découvre toute une gamme d'arbustes ornementaux tels les sapins de Noël, la hart rouge pour tresser des couronnes. Enfin, on trouve aussi tous les produits transformés en 2e et 3e étapes de production comme l'huile essentielle, les résines, les alcools, les plantes séchées.
S'ajoutent encore la chasse et la pêche. Des centaines de chasseurs débarquent l'automne avec leur remorque pleine de carottes, de pommes, de maïs pour attirer les cerfs, principalement. Le dindon sauvage est recherché pour la qualité de sa chair. L'orignal, l'ours intéressent les mordus. Enfin, le trappage permet de mettre sur le marché des peaux de castors, de renards et autres. Cela a son importance pour l'économie.
Et c'est sans compter le tourisme, apport économique de plus en plus prisé. Songeons aux sentiers aménagés dans le parc de Franceville et le parc du Mont-Mégantic avec ses terrains de camping, son observatoire et son centre d'interprétation que fréquentent les touristes. D'autres aménagements tels les bases de plein air, les tracés municipaux, les pistes cyclables offrent de belles occasions de pratiquer des sports extérieurs.
La conservation et l'amélioration des forêts occupent un espace particulier de l'économie. Dans le long terme, les investissements consentis pour améliorer les lots boisés rapportent beaucoup au bout de quelques années. Coupes partielles, plantation d'arbres et leur entretien valent beaucoup si on se rappelle la valeur d'un mètre cube de bois transformé.
Pour 2014, la récolte de bois était fixée à 850 000 m3 incluant le bois de chauffage. Cela représente grossièrement 40 % de ce qu'il serait possible de récolter. Le programme de remboursement des taxes foncières, celui de la mise en valeur de la forêt privée vont favoriser les travaux sylvicoles en tous genres. Les prix moyens ont progressé de 15 %. Les inventaires de grumes sont bas. La demande de billots de bois francs et de tremble justifie des revenus intéressants. Chez Domtar, les réserves de pâte de feuillu ou de peuplier sont basses. Toutes ces informations promettent des horizons meilleurs pour les producteurs forestiers et les propriétaires de lots boisés.