Déconnectez pour un moment. Un soir, vous êtes étendus sur le sofa, un verre de quelque chose en main, un peu ennuyé. Vous ouvrez un nouvel onglet sur votre ordinateur, tapez « Zara » dans votre moteur de recherche et commencez votre quête sans but. Quelques heures plus tard, vous êtes maintenant l'heureux propriétaire d'une nouvelle garde-robe et d'une carte de crédit vide. Bonne décision ou non, cela importe peu à 10 h du soir. Vous refermez votre ordinateur et pensez « Ce n'est pas grave. Tous ces morceaux devraient me durer un moins un an ». Le mois prochain, vous récidivez, au grand bonheur des multinationales.
Plusieurs ont vécu cette situation, femmes comme hommes. En fait, cette situation est plutôt un phénomène et celui-ci a même un nom; le fast-fashion. Construit sur le principe du fast-food, le fast- fashion est, par définition, l'achat de produits à prix peu élevés et qui ne sont pas destinés à être conservés d'une saison à l'autre par l'acheteur. Tous ces beaux mots veulent dire que votre impulsion à développer un soudain sens du style est à long terme nocive, car elle est principalement éphémère.
Les morceaux que les grandes compagnies comme H&M offrent sont donc pensés et conçus pour suivre les tendances du moment, tendances qui ne durent généralement pas une éternité. Leurs bas prix sont à leur tour pensés pour stimuler l'impulsivité de l'acheteur qui pense dénicher une aubaine.
Ces excès de consommation impactent évidemment grandement la planète. Chaque femme achète en moyenne près de 30 kilos de vêtements chaque année et un seul tee-shirt de coton demande à lui seul 20 000 litres d'eau douce pour sa production. Nous, habitants d'un pays développé, payons environ 15 $ pour ce chandail et cette masse d'eau, mais ces populations en Inde ou en Afrique donneraient tout pour pouvoir accéder à un litre d'eau douce.
Des tonnes d'organismes travaillent à mettre de la lumière sur les marques écologiques qui priorisent la qualité et non la quantité. Certains sites Web offrent même des services de vêtements « à louer » pour une semaine ou plus. Avec les possibilités d'aujourd'hui, de tonnes d'options s'ouvrent aux acheteurs qui souhaitent investir dans leurs vêtements plutôt que de les consommer.
Finalement, la prochaine fois que vous vous retrouverez sur votre sofa, un verre de quelque chose à la main et que vous ressentez l'urgence de flanquer votre chèque de paye sur les nouvelles collections de Topshop, pensez aux conséquences de vos gestes et fermez votre ordinateur. Une nouvelle blouse ne vaut pas la santé de notre planète.
Rosemarie Lacroix, La parole est aux ados