Yves Gilbert, président de la Commission scolaire des Hauts-Cantons (CSHC), voit un brin de répit à l'horizon dans la gestion de l'éducation en région. Malgré la manifestation d'une cinquantaine d'enseignants, le 22 septembre dernier, qui réclamait leur appui dans leurs négociations, M. Gilbert indiquait que la fusion et les coupes budgétaires semblaient repoussées pour 2015-2016. Il spécifiait toutefois que ce n'est pas le rôle de l'institution de se mêler de leurs relations de travail.
Lors de la rencontre des commissaires, ces éducateurs du primaire et du secondaire, accompagnés du président du Syndicat de l'enseignement de l'Estrie (SEE), Benoît Houle, ont participé à leur assemblée ordinaire pour leur demander « de poser un geste concret et personnel afin d'appuyer officiellement les enseignants », mentionnait Daniel Jobin, leur porte-parole au SEE. Conscients qu'une commission scolaire ne peut pas prendre parti pour les enseignants, ces derniers sollicitaient une prise de position individuelle. Ils recommandaient que chaque élu qui parlerait le fasse au titre de parent, spécifiaient-ils. Malgré cette requête, aucun commissaire n'a voulu donner un appui aux professeurs.
Pendant une vingtaine de minutes, ils ont manifesté pour indiquer à quel point les demandes déposées auprès du ministre de l'Éducation, François Blais, leur semblaient raisonnables et qu'en contrepartie les propositions des libéraux nuisaient aux écoliers et aux élèves. « Nous comprenons le travail des professeurs et la qualité de leurs services », soutient M. Gilbert. Leur rôle consiste, à ce moment, d'exiger du gouvernement qu'il arrête ses compressions et qu'il investisse dans l'éducation, explique-t-il. Il maintient que les enseignants doivent ensemble négocier à la table à Québec.
Plus de 860 000 institutrices et instituteurs du Québec, du préscolaire à la fin du secondaire, et, incluant l'enseignement aux adultes, par la voix de la Fédération regroupant 35 syndicats, réclament une réduction de la taille des groupes, notamment en considérant la présence ou l'intégration des élèves en difficulté. Le personnel enseignant exige davantage de ressources et de services pour les plus vulnérables. Ils souhaitent la reconnaissance pleine et entière de leur autonomie, rappelait M. Jobin. Ils sont environ 3 500 représentés par le SEE. Les éducateurs présents ont manifesté leur colère devant le refus des parents-commissaires qui n'ont pas voulu prendre position face aux propositions gouvernementales qui consistent à augmenter le nombre d'élèves par classe, diminuer les services à ceux en difficulté et augmenter la tâche des enseignants de 32 à 35 heures pour un salaire équivalent.
Malgré cette intervention, M. Gilbert confirme que le couperet de la fusion et des coupes budgétaires ne tombera plus sur la tête des commissions scolaires du Québec. « C'est un grand soulagement pour les commissaires d'entendre que les projets de fusion sont arrêtés », commente Yves Gilbert. Poursuivant, il indique que c'est la ruralité qui a gain de cause. Cette décision ancre la nécessité de maintenir la proximité des services destinés aux élèves et aux familles. « Ils reconnaissent la bonne gestion des petites commissions scolaires », s'est-il réjouit. Cette année, M. Gilbert rappelle que la CSHC a présenté un budget équilibré qui a été accepté par les autorités en poste. Il n'y aura pas de coupes en 2016-2017. « Depuis les élections scolaires, on a fait beaucoup de chemin », a conclu le président.