C'est dans le but de diversifier son offre de produits qu'Enerkem se lance dans la production d'électricité. L'entreprise, qui fabrique des biocarburants et produits chimiques renouvelables à partir de matières résiduelles, consacrera 8,5 M$, dont 6 M$ proviendront directement de l'entreprise.
Le projet, qui s'étalera sur une période de trois ans à l'usine pilote de Westbury, vise à faire la démonstration industrielle de production décentralisée d'électricité à partir de biomasse résiduelle et autres matières résiduelles.
L'entreprise qui bénéficie de l'aide du gouvernement du Québec à la hauteur de 1 M$ dans le cadre du programme Technoclimat et auquel le député de Mégantic, Ghislain Bolduc, en a fait l'annonce au nom de son collègue Pierre Arcand, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable du Plan Nord, vise à desservir en électricité les zones éloignées notamment dans le nord du Québec. Et pourquoi pas un peu partout au Canada et ailleurs si le projet s'avère concluant? de laisser entendre Esteban Chornet, fondateur de l'entreprise et chef de la direction technologique.
En fait, l'idée est d'utiliser le gaz de synthèse produit par Enerkem pour alimenter des moteurs à combustion qui généreront de l'électricité. Les génératrices au diesel pourraient être remplacées par le gaz de synthèse. C'est à l'usine de Westbury que l'on souhaite démontrer la viabilité à l'échelle industrielle d'une production d'électricité à partir de biomasse résiduelle pour des centrales électriques décentralisées en régions éloignées. L'électricité renouvelable serait ainsi produite entre autres à partir de matières résiduelles provenant des collectivités et de biomasse forestière résiduelle.
La démarche devrait permettre l'embauche de trois à cinq personnes additionnelles à l'usine de Westbury. Toutefois, M. Chornet ajoute que le projet pourrait apporter d'autres retombées en terme d'emplois indirects. Mentionnant être fier qu'un tel projet d'innovation technologique prenne forme à Westbury, le député Bolduc souligne les avantages environnementaux que pourrait procurer sa concrétisation. « Si deux tonnes de déchets locaux sont utilisées par jour, cela permettrait de produire 2 mégawatts d'électricité et de remplacer 95 % du temps des appareils fonctionnant au diesel ». M. Chornet ajoute que la technologie, qui sera développée par Enerkem, permettrait d'éviter de rejeter 11 990 tonnes de CO2 dans les airs, soit l'équivalent du CO2 produit annuellement par 3 379 voitures.
M. Chornet semble fort optimiste quant aux chances de succès du projet qui s'amorce à l'usine de Westbury et mentionne que si tout va bien, on pourrait compter d'ici 2026 pas moins de six installations fabriquant de l'électricité renouvelable au Québec.