Les producteurs agricoles québécois sont plus endettés que la moyenne canadienne, mais cela ne fait pas d'eux de mauvais gestionnaires, bien au contraire.
C'est l'un des constats tirés par l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) dans un rapport publié à l'été 2014. François L'Italien, l'un des auteurs du rapport, explique que les producteurs québécois « empruntent pour les bonnes raisons » et, dans la majorité des cas, ils le font pour faire prospérer leur entreprise. « Les emprunts servent à faire des investissements », a-t-il observé dans le cadre de son enquête réalisée à partir d'entretiens avec les principaux acteurs du secteur de la production et du financement agricole.
« Il faudrait cesser de répandre des faussetés à leur endroit, précise le chercheur. Ils ne sont pas imprudents quand il s'agit de gérer leurs exploitations agricoles et ils n'ont pas tendance à trop emprunter sous prétexte qu'ils bénéficient des programmes de soutien du revenu. »
Le chercheur considère avoir réussi à poser un diagnostic à la fois « éclairé et contrasté » pour brosser un portrait réaliste des finances personnelles des agriculteurs d'ici. « Je ne dis pas que tout est beau, que tout est parfait, soumet-il. Il faut voir comment on peut améliorer le taux d'endettement de nos producteurs et tenter de trouver des solutions. Nous ne sommes pas à un feu rouge, mais il est au jaune. Il faut rester vigilant. »