Il n’y a pas que les adultes qui ont le droit et le pouvoir de légiférer sur des sujets politiques qui touchent la qualité de vie de la population du Québec. La preuve en est que Frédéric Gagnon, Élianne Roy et Sophia-Maude Labbée, de l’école des Trois-Cantons de Saint-Isidore-de-Clifton, ont débattu sur l’importance de la sensibilisation à l’épargne et au crédit et du bien-fondé de l’utilisation de la tablette numérique dans les écoles. Ces trois écoliers se sont initiés aux tâches des députés dans les lieux mêmes où se déroulent toutes leurs activités, soit au Salon rouge et au Salon bleu de l’Assemblée nationale au Parlement de Québec.
Tous les jeunes des 5e et 6e années ont participé aux recherches pour le parlement écolier. « Depuis décembre, la classe entière a participé au projet et en janvier, les trois porte-parole ont été élus », rapportait leur enseignant, Dany Marcotte. Ensemble, ils ont préparé Frédéric Gagnon à débattre de l’importance d’apprendre très tôt ce qu’est l’épargne. Lorsqu’ils seront prêts à entrer dans le cycle des études supérieures ou dans le monde du travail, ils pourront utiliser sainement leur argent. De leur côté, Élianne Roy et Sophia-Maude Labbée ont eu à s’opposer dans le débat portant sur les tablettes numériques en classe, mais elles se sont ralliées pour en promouvoir l’usage.
Pour Frédéric Gagnon, il faut connaître ce qu’est le marché de l’emploi et distinguer entre les notions de besoin et de désir. « Il faut vivre selon ses moyens », déclarait-il en chambre. Il reconnaissait le manque flagrant de formation et c’est en ce sens qu’il a appuyé le projet de loi de réintroduire l’éducation aux finances dans les écoles.
Pour leur part, Élianne Roy et Sophia-Maude Labbée ont tenté de démontrer que l’usage de la tablette numérique avait de nombreux avantages. Malgré quelques réticences au départ, Élianne s’est ralliée à ceux qui étaient partisans de voir les écoliers étudier avec cet instrument. La seule crainte dont elle faisait part, portait sur le potentiel fort différent des enseignants à en montrer le fonctionnement. Sophia-Maude notait que les apprentissages étaient favorisés grâce à cet outil, de même que la présentation et le contenu de qualité. Elle a insisté sur la diminution du décrochage scolaire chez ceux qui l’utilisent. Malheureusement, la proposition a été battue à 71 voix contre alors que 20 ont voté en sa faveur. Le nombre d’abstentions se situait à 15. Dans ce cas, l’aspect pécuniaire a torpillé le projet de loi. Le coût d’achat des tablettes s’avérait prohibitif.
Une visite guidée a suivi les présentations. Sophia-Maude a trouvé que c’était à la fois sérieux et drôle ce genre de débat. Quant à Élianne, c’est l’aspect énergique et intellectuel qui l’a impressionnée. Frédéric y est allé pour vivre une expérience qui sortait de l’ordinaire. Ghislain Bolduc, député libéral de Mégantic, faisait remarquer que l’école des Trois-Cantons a souvent délégué des candidats au parlement écolier. « Tout au long de l’année scolaire, ce sont tous les élèves de la classe qui ont eu le plaisir d’en apprendre davantage sur les rouages démocratiques. Ces acquis seront utiles lors de leur entrée au secondaire, alors que le Parlement au secondaire est en place à la Polyvalente Louis-Saint-Laurent », déclarait-il.